La Steel Ball Run, la course équestre la plus foireuse d'Amérique (... Sans déconner quelle autorité administrative a dit ok de laisser cavaler 4000 mecs dans le désert à cheval sans eau autre que quelques puits disposés aléatoirement et dont il est clairement stipulés sur le contrat qu'ils en mourront si ils font pas gaffe)


oui je sais que c'est le président des Etats-Unis, c'est pour la blague...


. C'est durant cette course que Hirohiko Araki, le génialissime auteur de toutes cette gigantesque saga qu'est JoJo's Bizar Adventure, va parachever le sommet de son art.


C'est d'ailleurs durant cette partie, jugé bien trop violente et mature, qu'il va passer du Shonen Jump classique, pour les adolescents nippons, à l'Ultra Jump, le magazine qui publie toutes les histoires jugés beaucoup plus "adulte".


En même temps, il est vrai qu'Araki a choisi des thèmes véritablement plus mature et complexe que l'amitié, le dépassement de soi et autre thème typique du shonen.


Ici, la saga de la Steel ball Run est construit comme un pèlerinage, créé pour confronter la foi en l'inconnu du héros, Johnny Joestar, probablement le meilleur protagoniste de la saga. En mettant sur son chemin des personnes qui ont tous, d'une certaine manière, une foi aveugle en la cause qu'il défende. Que ce soit alliés comme ennemi.


Et cette partie, construite un peu comme un western Spaghetti, crée chez le lecteur le sentiment de résurrection qu'éprouve le héros. Le rapprochant de la figure du Christ. Figure ô combien essentielle dans cette partie. Car, sans trop rentrer dans le détail. La Steel ball Run est un prétexte pour partir à la recherche des morceaux du corps du Christ. Cachés sur la route des étapes prises par la course (car Jésus est américain...).


Et cette quête est réellement passionnante à suivre, notamment grâce aux deux protagonistes, Johnny Joestar et Jayro Zeppeli. Qui sont clairement des réitérations de Jonathan et Joseph Joestar, et de Caesar et William Zeppeli. Protagonistes des deux premières parties. Et Steel Ball Run lui même est conçu comme une revisite des trois premières parties de JoJo. Le fait est que cette réécriture est carrément rendu cohérente au vu de la conclusion de la partie précédente.


Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'appuie sur des personnages véritablement intéressants pour lancer sa propre profession de foi. Entre Johnny, qui est la majorité du temps surtout une enflure, qui se contrefout de la notion même de bien et de mal. Ex-Jockey d'exception, paraplégique sur la quasi-totalité de l'œuvre. Il trouve en Jayro, ce bourreau pas si bourru. L'inspiration dont il a besoin pour pouvoir se relever à nouveau, après s'être frotté à ses boules. (des boules en fer...) Et qui est une autre figure d'inspiration christique. Et l'évolution du personnage, qui passe de vivant déjà mort, à un homme complet, se reflète dans son Stand, qui évolue à chaque fois que Johnny connait une évolution majeure.


Il faut aussi parler de l'antagoniste de cette partie, Funny Valentine, le 23ème Président des Etats-Unis. Véritable Donald Trump avant l'heure (beaucoup de gens ont fait le même sur Internet d'ailleurs). Patriote extrême, portant les cicatrices de ses tortures durant les guerres civiles, formant étrangement l'allure du drapeau des Etats-Unis. Restant toujours calme et réfléchi, prêt à n'importe quoi pour que les USA soient le fer de lance du monde, n'hésitant pas à sacrifier ses subordonnées si cela peut assurer un meilleur avenir à sa nation. C'est un antagoniste parfait quelque part, sur le propos métaphorique de toute cette partie sur la foi et la capacité de l'homme à se lever et à évoluer face aux épreuves presque divines qu'il peut subir. Et en plus, son stand D4C est véritablement une merveille à suivre tellement son pouvoir est surpuissant et représente à la perfection cette idée de la fatalité divine s'abattant sur l'homme (même si c'est souvent un thème récurrent la fatalité dans le pouvoir des stands des antagonistes finaux de JoJo).


En terme de dessin, c'est véritablement du régal pour les yeux, Araki rivalise encore plus d'imagination pour trouver des idées qui arrivent à être en même temps chelou et terriblement classe. Y a qu'à voir l'allure de Hey ! Ya ! le stand de Pocoloco.


Non mais regardez la gueule de ce truc


Et j'apprécie toujours autant l'inventivité des combats, qui ne sont pas de bêtes concours de puissance. Mais chaque Stand use de ses capacités uniques et farfelues pour surpasser intelligemment son adversaire. Encore une fois je vous renvoie à Hey ! Ya !


En bref, Steel Ball Run, c'est un chemin de croix, un pèlerinage que nous suivons sans nous arrêtez. C'est fun, c'est classe, c'est passionnant, intriguant, parfois surprenant (certains twists sont vraiment cools), c'est beau aussi. En bref, peut-être la meilleure des 8 parties (nan en vrai c'est la 6 mais chut).

William_Merour
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le 18 avr. 2021

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