Yaoshenji : Une aventure se déroulant dans un univers fantaisiste, digne d'intérêt à bien des égard.



Outre qu'il est rare de lire en nos contrées quelque bande-dessinée chinoise, elle saura séduire un public intéressé par les populaires « shounens » japonais, mêlant créatures hostiles qui ne sont pas sans rappeler les jeux-de-rôle, des personnages intéressants, et un questionnement digne d'intérêt.


D'abord, les créatures - comme les humains - sont soumises à un système de niveau les répartissant en cinq paliers ( Bronze, argent, or, or noir, légende ) et cinq niveaux intermédiaires numérotés ( les étoiles ). Cette rigueur assurant que le niveau des personnages fût cohérent. Pour le coté jeu-de-rôle, ceux qui y jouèrent ou y jouent encore, retrouveront tous les systèmes auxquels ils sont accoutumés quant aux objets, à l'artisanat et aux quêtes. Ce qui, en plus de la cohérence, permet de comprendre vite et sans long monologue le monde de la fiction.


En plus de cette classification dans laquelle évoluent les personnages par leur entrainement et leur méditation, l'auteur sut façonner ses personnages avec intérêt notamment par l'inspiration - éternel modèle de réussite - et en faisant de claires références aux grands noms des « shounens » : G.T.O par les expressions, Naruto par l'univers, Dragon Ball par certaines épreuves; bien que dans le cas de Naruto, les référence se changent bientôt en sarcasme, avec un Shen Yue, parodie de Sasuke par exemple. Ici encore, que les personnages soient construit selon des modèles que nous pouvons connaître nous aide, le cas échéant, à nous introduire avec plus d'aisance dans l'œuvre. Et cela nous offre une nouvelle réflexion sur ce que nous lûmes.


Par ces références élaborées, l'auteur met en place des intrigues superposées intéressantes : les relations entre les clans: entre les trois familles majeures, et les clans mineurs; à l'intérieur des familles, également à travers les relations des jeunes envers leur aînés : ainsi Ning Er se retrouve entre obligation familiale ( mariage arrangé ) et un parti désagréable. Certes, ce dilemme amoureux n'a plus tant de force de nos jours, et l'on peut de surcroît lui reprocher une facilité: le fiancé est trop sombre et Nie Li trop lumineux.


Son comportement, qui est loué, flatté par ses succès : Nie Li triomphe de tout, peut et doit nous faire réfléchir attentivement : à la fois il est juste, et sa confiance lui vient qu'il sait l'avenir, et alors les connaisseurs d'homme se retrouveront dans ce garçon qui ne respecte pas les code de ceux qui se perdront par eux. Il se fiche de ce que pensent les autres puisqu'il a raison.


Mais si cette vision est vraie, il faut aussi critiquer l'auteur qui présente des mauvais personnages de trop peu de nuance; mauvais pour mauvais et qui ne changent jamais; qui sont perdus dans le mal; damnés avant d'être morts. L'orgueil est l'origine de ces personnage comme il l'est de tout mal, ainsi que le rappellent la Religion et le savoir depuis des siècles; mais ces âmes nées sombre, semble-t-il, tiennent plus du mauvais esprit que de l'être humain par leur incapacité à douter et à se remettre en question.


Laissons là ces considérations, à chacun ensuite de les faire sienne ou de les révoquer, et approchons-nous du cœur de l'œuvre pour nous poser la question qui anime l'esprit de l'auteur : que ferions-nous si nous revenions dans le passé ? - Amours manqués ? - Paresse qui nous ferma des portes ? - Voies ignorées ? ... ?


Bref, une œuvre excellente : juste, belle et intéressante.

RobinLacey
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le 11 oct. 2016

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Robin Lacey

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