Dans la famille Flash, je voudrais le mort
Après Green Lantern en 2005, c'est au tour de Flash d'avoir le droit à une résurrection par le duo Geoff Johns/Ethan Van Sciver. Là encore, l'idée est de traité de la renaissance d'un héro du Silver Age mort depuis de longues années. Sauf que face à la décennie perdue de Hal Jordan, Barry Allen est décédé depuis pratiquement un quart de siècle, c'est dire ! De plus, à la différence de Green Lantern, Flash n'a pas brillé par sa potentiel mythologie. Johns va donc essayer de changer cela et il faut le dire, c'est à moitié réussi.
Déjà pour parler du dessin, Van Sciver fait un truc plutôt beau, plutôt sympas mais montre bien la difficulté de travailler sur les bolides : on s’emmêle les pinceaux. Car un seul bolide à gérer, ça va, mais autant que ce tome en montre, c'est difficile.
Et c'est là que le bas blesse, c'est que cette histoire est un énorme foutoir où tout le monde court tout le temps et c'est bien peu gérable. On a du mal à s'y retrouver et du mal à être captivé tant la moitié du récit se limite à des courses poursuites sans saveur.
L'idée originale est pourtant intéressante : confronter Barry Allen à son retour, à cette seconde chance. Seconde chance qu'il est le seul à ne pas apprécier, trouvant que la croix de son propre héritage est trop dur à tenir. Les gens le voit comme un saint, lui sait qu'il était comme tous les héros : capable de faiblesse.
On notera la solitude du personnage, sa peur de ne pas vivre assez, qui aura le droit à un véritable écho dans Blackest Night un an plus tard. Johns, à l'époque, n'a pas le temps d'offrir au personnage un traitement adéquate. On voit qu'il le regrette car la conversation Hal&Barry dans le #1 fait un effet annonciateur pour la suite de cette conversation dans Blackest Night.
Malheureusement, nous n'y sommes pas encore et nous devons donc nous intéresser à la vie de Barry, dont on nous rappelle les origines, les problèmes, les ennemis. Le tout ponctué avec un profond malaise du héros, bien malheureux d'être de retour et hésitant franchement à retourner dans la force véloce.
Geoff Johns va essayer de développer dans l'histoire la mythologie des Flash, mettant en avant toute la Flash-Family, avec bien sur, Barry Allen, Wally West, Bart Allen et Jay Garrick, tous les 4 étant splendides. Mais on a aussi le droit à Liberty Bell, Johnny Quick, Max Mercury et même les jumeaux West. Et là je n'ai pas encore parlé des ennemis où on a bien évidemment Reverse Flash mais aussi Savitar et Lady-Flash. C'est donc dire si on a de la speed force en veut tu en voilà.
Résultat ça devient difficilement gérable et l'aspect "découverte" est vite mise de côté pour être un monument à la notion de transmission, centrale dans l'histoire de Flash (Barry, premier héros du Silver Age à proprement parlé, premier à mourir, à transmettre à Wally, lui-même donnant le costume à Bart avant de le reprendre à sa mort). On a donc cette interrogation à un moment de "mais à qui va aller le costume de Flash".
On a aussi le développement de la notion de Speed Force ... Mais aussi de Speed Force Negative malheureusement ... Et ça c'est moins cool, car ça contribue à donner un aspect très brouillon à l'histoire.
Une histoire qui, globalement, est entièrement expliquée dès la moitié, le reste étant des scènes de combats, pas franchement claires et avec une mise en scène largement moyenne.
The Flash : Rebirth loupe son paris de donner une consistance au retour de Flash, son teasing dans Final Crisis : Rogue's Revenge, était bien plus agréable. Cependant, les fans du bolide vont être satisfait de voir toute la Flash-Family au grand complet. On a également une belle mise en scène de Wally West pour ce qui sera sa dernière grande aventure.
On notera la présence de la Justice League, là aussi c'est très plaisant.
Malheureusement, ça n'empêche pas que la mythologie Flash est à moitié mise en place, elle est franchement bancale ... Un peu comme les combats qui semblent bien mal racontés et beaucoup trop longs ...
Pour les fans de Flash ou ceux qui veulent découvrir la Flash-Family à la manière forte.