Chaque album de Tintin a été créé à différentes périodes. Et aucun n'est semblable.

Quand on les lit, on se rend compte qu'il y en a des excellents, des sympathiques, des moins bons, des corrects, des mauvais voire de grosses me***s.

Mais d'une façon ou d'une autre, chaque album de Tintin est unique. Pour le meilleur...ou pour le pire.

Heureusement, c'est dans la première catégorie que se trouve notre album du jour.

Bien qu'il soit souvent résumé à une adaptation en jeu-vidéo Infogrames exagérément difficile au point d'être devenu le cauchemar de nombreux gameurs, Tintin au Tibet est, avant tout, l'une des plus belles aventures de notre reporter préféré.

Commençons par l'histoire.

Alors qu'il passe des vacances au Népal avec le Capitaine, Tintin fait des cauchemars où son ami Tchang l'appelle au secours dans de dangereuses montagnes enneigées. Hors, le lendemain, il apprend que ce dernier pourrait être mort dans un crash d'avion. Mais le reporter, persuadé que son cauchemar était un rêve prémonitoire, décide de partir à la recherche de Tchang dans les dangereuses montagnes tibétaines car convaincu que son ami est encore en vie.

Nous voici parti dans un voyage sans aucun méchant où seules la craquelante montagne et la terrible nature blanche (avalanches, blizzard, froid glacial...) sont les ennemies de nos protagonistes tentant tout ce qui est humainement possible pour sauver le pauvre garçon.

Mais ce n'est pas tout. Malgré sa détermination à retrouver son ami, Tintin se demande si le Capitaine pourrait avoir raison en disant que Tchang est mort, a des doutes, pleure...Ainsi, le reporter se montre humain et, surtout, psychologiquement fragile au point qu'on est loin du Tintin courageux et plein d'assurance qu'on a l'habitude de voir dans la plupart de ses aventures.

Tout ceci n'est pas étonnant quand on sait qu'au moment de l'écriture de cet album, Hergé faisait une terrible dépression. En effet, il essayait de revoir son compagnon d'écriture, Tchang Tchong-jen (oui, il a vraiment existé) pendant des années depuis qu'ils avaient écrits Le Lotus bleu. Malheureusement, de nombreuses circonstances dramatiques l'empêchaient de le faire.

Hergé a d'ailleurs failli abandonner l'écriture de cet album qui commençait à devenir trop douloureuse mais, également, cesser d'inventer des récits du jeune reporter son psychologue lui ayant dit que "le démon blanc de la pureté" l'empêchait d'être heureux. Démon blanc n'étant autre que Tintin, personnage bien trop lisse et trop parfait.

Cependant, pour notre bonheur, Hergé fit l'inverse de ce qui lui avait été suggéré par son psychologue et poursuit l'écriture de Tintin au Tibet qui, finalement, le sortit de sa dépression.

Revenons à l'album.

Si ce récit a un ton inhabituel sortant Les aventures de Tintin de leur confort, on y retrouve tout ce que nous aimons dans cet univers: le Capitaine toujours aussi drôle dans ses maladresses, son alcoolisme et son mauvais caractère. De plus, il est, aussi, touchant dans sa manière de vouloir à la fois convaincre Tintin que sa tentative de sauvetage est probablement vaine tout en ne voulant pas abandonner son ami "têtu comme une mule" et le suivre dans ses décisions pour sa sécurité.

Il n'hésite d'ailleurs pas à vouloir sacrifier sa vie pour sauver Tintin lors d'un grave danger.

Puisque nous parlons des personnages, parlons également de Milou. S'il est toujours aussi intelligent et espiègle, on découvre chez lui certaines choses inattendues que l'on aurait jamais soupçonnées.

Comme par exemple des conflits intérieurs avec un Milou-ange et un Milou-démon s'affrontant l'un voulant lui permettre de prendre les bonnes décisions, l'autre tentant sadiquement de lui faire prendre les mauvaises.

Malheureusement, tous les personnages ne sont pas forcément appréciables. En effet, les tibétains que Tintin rencontre au cours de l'histoire sont stupides, lâches, antipathiques ou encore donneurs de leçon.

Ils n'hésitent d'ailleurs pas à abandonner Tintin et Haddock par peur du yéti (ce qui ironique ce dernier a sauvé Tchang du crash d'avion, l'a aidé à reprendre des forces et survire jusqu'à ce que Tintin parvienne enfin à sauver son ami)

Ah mais non, ça n'est pas du tout raciste!

Heureusement, le personnage sympathique de Tharkey rattrape cette énorme bourde faisant grincer les dents. En effet, c'est le seul qui, malgré ses incertitudes...

...et sa peur du yéti...

...reste avec Tintin et Haddock presque jusqu'au bout car ne veut pas abandonner des amis se lançant dans un périple plus que dangereux.

Et n'oublions pas les moines tibétains sauvant la vie de Tintin et lui permettant de découvrir où se trouve Tchang; et de le sauver.

De plus, il faut savoir qu'Hergé croyait vraiment aux rêves prémonitoires et aux pouvoirs mystiques des moines tibétains mais également aux pouvoirs d'autres civilisations aux cultures basées sur la croyance mystique.

Bref, malgré quelques hics, Tintin au Tibet est l'une des plus belles histoires de notre reporter préféré Hergé s'étant donné à fond pour nous offrir un récit touchant et poétique.

Sans compter le fait que la réalité surpassa la fiction car Hergé est, enfin, parvenu à revoir le vrai Tchang après presque cinquante années de séparation.

Et maintenant, comme d'habitude, voici la review de The Reg de l'épisode de 'Les aventures de Tintin' de 1991 adaptant cet album https://www.youtube.com/watch?v=kwn1eaAEfUA&t=10s

BlackBoomerang
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le 30 juil. 2023

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