De la science-fiction. Du mélange entre 2 époques. De l'incompréhension entre individus. Du jeu dans la disposition des cases. La survie d'une espèce. Une guerre sans armée. Deux êtres qui vont s'unir en ne recourant qu'à très peu de mots, juste parce qu'ils ont besoin l'un de l'autre.
Trillium nous fait alterner les points de vue et les époques, effectuant des mélanges perturbants. A chaque époque semble correspondre un enjeu, mais seule la rencontre entre les deux héros est importante. Les autres enjeux ne sont que des obstacles. Quelle est l'importance de la survie de l'humanité face à cette belle histoire d'amour ? Une histoire qui ne s'exprime pas, qui se ressent.
On est constamment désorienté, en proie au doute. Les deux protagonistes sont les seuls à être fous dans leur monde, puisque ce sont les seuls à êtres lucides sur ce qu'il y a autour. L'agencement des cases est à ce titre très intéressant et sert très bien le propos de la BD. Déroutant mais logique, qu'il s'agisse de mettre Nika et William en parallèle ou de les faire se rencontrer. Un très bel exemple de mise en scène à la fois exclusive au format BD et réussie.
Le style graphique est très particulier, il pourra rebuter mais on s'y fait. Un personnage m'a semblé assez caricatural ("Dans le doute, sortons les guns"). C'est tout pour les défauts. Sinon on profite d'une chouette histoire complète qui m'a collé au siège. Des questions restent sans réponse, mais qu'importe ?