Concrètement, la saga XIII aurait pu s'arrêter au tome 8, on s'en serait tout aussi bien portés. Il faut dire qu'à trop vouloir creuser l'histoire d'un amnésique, on peut parfois en arriver à de sacrées incohérences... Et à cet égard l'arc du Costa Verde pose ses couilles sur la table.
Le 10ème tome déjà s'achevait sur un statu quo concernant la situation au Costa Verde, mais annonçait davantage l'histoire de Sean Mullway que la continuation des intrigues politiques de notre petit pays insulaire.
Et c'est vrai, le récit du père de MacLane alias XIII s'avère particulièrement éclairant sur une bonne partie des mystères entourant l'existence et le passé du protagoniste. On n'en attend même pas forcément tant en un seul tome, alors que Van Hamme nous a habitués à distiller ses indices petits bouts par petits bouts sur la dizaines des précédents volumes. Pourtant, par égard à toutes les péripéties traversées par notre cher Fly/Rowland/MacLane, on ne peut s'empêcher de flairer la facilité scénaristique...
C'est quand même dommage que l'une des intrigues vienne systématiquement parasiter l'autre, ou bien l'inverse. Surtout qu'à l'exception d'une recontextualisation pas spécialement circonstanciée des prouesses du Cascador - ce Xième alias de notre cher XIII ; ça va, vous arrivez à suivre ? - le peu de liens qui les unifient justifient mal leur entrecroisement.
Un regret pour des intrigues finalement assez intéressantes, deus ex machina (arrêtez de faire intervenir Jones n'importe quand à un moment donné...) excepté. Parfaitement mis en images, le récit de Mullway retranscrit notamment à merveille l'ambiance anxiogène de la révolution mexicaine ainsi que l'effervescence des années folles et de la crise économique. Le duo Van(ce) Hamme, à n'en pas douter, maîtrise les codes du récit historique aussi bien que ceux du genre de l'espionnage. En deux albums distincts, la mythologie de la saga n'en aurait que mieux été enrichie...