Ulli Lust se dévoile, pour conter cette aventure hallucinante que n'importe quel adolescent rêve de vivre. Ça a de quoi refroidir sérieusement, vu ce que raconte la narratrice. De la façon la plus brutale qui soit, un pareil voyage permet de montrer la Nature humaine dans ce qu'elle a de plus égoïste et lâche. Aucun mec ne vaut la peine d'être connu, et pourtant c'est un véritable défilé. Ça dégoûte, ça déprime complètement vis-à-vis de la mentalité masculine. Ils pensent tous qu'à baiser. 'Veulent même pas bander, ils veulent juste fourrer. Je dis ça, car Lust a eu l'intelligence de ne pas se dessiner comme une belle fille. Les illustrations, en général, avec leur style sombre fait de gris et de vert, est une parfaite retranscription artistique des tourments humains qu'elle a dû subir dans les rues italiennes. Le livre, qui fait quand même 400 pages, a la lourde tâche d'attraper l’œil, le balader à travers les cases, sans que jamais le regard se referme pour sommeiller sur ce cauchemar authentique. Pour ma part, j'ai lu d'une traite près de 200 pages. Mais il y a deux gros défauts qui m'ont gâchés la lecture en partie: la répétitivité des situations, autant sexuel (prenez une page au hasard, elle se fait baiser, une autre encore au hasard, y' a des fortes chances que ça parle de ça aussi... je veux dire, au bout d'un moment, on a compris...) que pour les déplacements, et les dialogues anglais, qui m'a privé de pas mal de lignes de cette pauvre héroïne qui ne sait pas vers qui se tourner.
L'excès, parfum de toute l’œuvre, de la couverture au dos de la BD, est exploitée à fond, partout, dans tous les sens du terme, avec toutes ses formes possible. Ça fatigue, certes. Mais c'est une vraie leçon. J'aurais aimé pouvoir l'entendre jusqu'au bout.