Quel plaisir de replonger dans l’univers entoilé qui a bercé mon adolescence. Miles Morales apporte une vraie vague de fraicheur et d’originalité dans l’univers Ultimate. En effet, cette lecture a été un véritable enchantement plein découvertes mais aussi une douce madeleine de Proust.

Nous retrouvons donc l’univers Ultimate dans lequel Peter Parker n’est plus. Les adieux au personnage ont été difficiles et les attentes sur la relève très élevées. J’avais très peur de ne pas apprécier le petit nouveau. Qui pouvait donc bien arriver à la cheville du Spider-Man, le seul, l’unique ? Bien heureusement, Bendis se montre à la hauteur en introduisant un personnage innovant, profond et intéressant. Miles est très jeune lorsqu’il va obtenir ses pouvoirs, peut-être trop jeune pour moi. C’est un gamin et j’ai eu de la peine à m’accrocher à cet enfant avec des pouvoirs d’homme. Certaines scènes manquent complètement de crédibilité. Mais déjà le scénario nous accroche tout de même à la destinée de Miles. Les relations familiales sont au centre des questionnements du jeune héros. New-York est plongée dans un climat de guerre où les mutants et les êtres surhumains ne sont pas forcément les bienvenus. Le père de Miles est lui-même foncièrement contre leur implication dans la société. De plus la première Némésis que le nouveau Spiderman affronte n’est autre que son oncle, qui veut se servir de ses pouvoirs à de mauvaises fins. Tout cela se mêlant bien sur à la pression d’égaler Peter, de faire le bien, de maitriser ses pouvoir et de préserver son anonymat. Un grand pouvoir implique donc un grand nombre d’emmerdements pour notre jeune araignée.


 Un événement terrible va faire raccrocher le masque à Miles et on le retrouvera à l’adolescence, où cette fois j’ai bien adhéré au personnage. Il a développé son indépendance ainsi que son sens de l’humour. Ganke, son meilleur ami, bavard et lego-addict est une vraie plus-value pour le comics. Il apporte la touche de légèreté nécessaire mais permet aussi de remettre le héros dans le bon chemin, de lui faire dépasser ses peurs. Par plusieurs aspects, il m’a fait penser au brave Sam Gamegie. Les problématiques rencontrées par le héros dans la suite se concentrent plus sur l’injustice faite à ceux qui, dans d’obscures labos, ont reçus leur pouvoir sans rien demander. 

Je disais plus haut que le comics agissait comme un véritable bonbon régressif car le scénariste a habilement intégré des éléments inhérents à l’univers de Peter Parker. Par un concours de circonstances Miles va être amené à côtoyer tante May, Gwen et plus furtivement Mary-Jane. C’est un régal de pourvoir continuer à suivre ces personnages que nous avons aimés et que nous connaissons. Il en va de même pour les méchants, le nouveau Spider-Man réveillant d’anciennes rancœurs. Le délice culmine dans le dernier épisode où tante May organise une veillée en l’honneur de la mort de Peter. C’est occasion de revoir un bon nombre de personnages, notamment Kitty et Kong. Chacun d’eux va dire comment il imaginerait la vie de Peter s’il n’avait pas disparu. Ces rêves donnent vie à de superbes planches en double page. Petite émotion en observant les espoirs perdus et le cœur brisé de Kitty Pryde.


 Un petit mot d’ailleurs sur les illustrations. J’ai eu un coup de cœur pour le trait et les couleurs de Sara Pichelli. On tourne les pages avec ferveur. Les scènes sont magnifiques et les émotions des personnages très bien rendues, dans une palette très large.
Le seul petit bémol pour moi relève d’un choix de l’éditeur. En effet, il est fait mention à plusieurs reprises du fait que Miles a rencontré un Peter Parker d’une autre dimension, mais ces épisodes se trouvent dans le deuxième omnibus. L’ordre n’est donc pas tout à fait satisfaisant.

Critique à retrouver sur: le mouton curieux

titaboris
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le 8 mars 2018

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