Après Shuzô Oshimi et Moto Hagio, nouvelle incursion dans l’univers des vampires, cette fois-ci en compagnie de Suehiro Maruo avec Vampyre, dont la prépublication au Japon s’étend de 1998 à 2003.
Il sera question de morsures, de vies nocturnes, de quelques parties plus ou moins fines, de jeunes et de moins jeunes, du jour et de la nuit, d’hémoglobine, de disparus et de morts, d’incendies… En somme tous les ingrédients qu’il faut pour secouer les vies trop tranquilles des personnages « normaux » qui croisent la route des buveurs de sang. En ville comme à la campagne, sur une route ou en forêt le danger guette.
L’auteur reprend plusieurs éléments classiques attachés aux vampires (le soleil n’est pas leur ami, le cœur est le point faible, ils doivent boire du sang, l’argent n’est jamais un problème…) tout en glissant sur la fin une sacrée information qui ne fera pas plaisir à ces derniers. Une espèce de malédiction si on veut. De quoi avoir de la sympathie pour eux même si on ignore comment les premiers vampires sont venus au monde. Mais ce n’est pas l’essentiel.
L’important ici ce sera d’observer la chute des personnages, de voir qu’à côté des vampires certains humains sont tout aussi monstrueux, que le passé nous rattrape toujours, que normes et déviances sont indissociables, que l’avenir ne s’annonce pas très joyeux et que la Lune n’est peut-être pas ce que l’on croit. Et puis il y a ces yeux et ses bras qui l’espace d’une case se multiplient, pour mieux suggérer le mouvement et la folie de l’instant. Vampyre c’est un voyage dans l’obscurité où l’on y voit comme en plein jour.