Il a donc fallu attendre cet énième western pour que John Wayne décroche enfin une statuette. Au regard du film, fort honnête au demeurant, et de sa prestation quelque peu éloignée des personnages qu’il jouait régulièrement les années précédentes, on ne peut s’empêcher de penser que la récompense est généreuse. Elle a cependant été tellement méritée pour d’autres œuvres qu’on n’a franchement pas envie de crier au scandale.
Après tout, John Wayne joue avec conviction un vieux shérif bougon alcoolique au grand cœur, et on ne peut s’empêcher de le trouver aussi drôle qu’on a pu le voir dans d’autres films. Les personnages qui l’entourent sont plutôt pittoresques et on a presque envie de croire qu’il s’agit plus d’un film de personnages qu’autre chose. L’intrigue en elle-même ne casse en effet pas trois pattes à un canard, le film souffre d’un drôle de rythme (c’est très long à se mettre en place) mais aussi d’un drôle de ton (l’aspect comique du personnage se marie parfois mal avec la violence de certaines scènes, voire avec la dramaturgie de certains rebondissements). On pourra également émettre quelques réserves sur l’affrontement final qui manque totalement de crédibilité.
On trouve donc dans ce western agréable matière à passer un bon moment mais le manque d’unité de l’ensemble empêche d’emporter totalement l’adhésion. Pour le coup, on a connu Henry Hathaway plus inspiré car il avait entre les mains de nombreux ingrédients lui permettant de mieux faire. Reste le « Duke », quelques personnages hauts en couleurs et de jolis paysages automnaux.