Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien !
(Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)

120 battements par minute, nouveau film de Robin Campillo Grand Prix au dernier Festival de Cannes, s'ouvre sur un groupe, plus précisément sur un groupe de jeunes militants d'Act Up en pleine réunion hebdomadaire. Alors que quelques nouveaux arrivent, certains habitués leur expliquent les règles de prise de parole. Bien vite, ils comprennent qu'ici la parole, justement, est reine : on échange, on s'invective, on est d'accord, on n'est pas d'accord, en d'autres termes on vit. Et on cherche à continuer à vivre. Car pour ces jeunes séropositifs, continuer à vivre signifie se faire entendre par les pouvoirs publics, par les laboratoires, mais aussi par le reste de la population. Alors on prévoit des actions coup de poing, on essaie de s'y tenir sans toujours y parvenir. Robin Campillo filme certaines de ces missions, mais ce qu'il préfère mettre en avant ce sont les corps, toujours en action. Qu'ils soient dans la rue, chez eux ou en boite de nuit, les personnages bougent, comme mus par leur élan vital.


Puis peu à peu la caméra de Robin Campillo se détache doucement du groupe, des réunions et des actions pour se consacrer à Sean (Nahuel Pérez Biscayart, une révélation) et Nathan (Arnaud Valois, très juste), deux jeunes gens qui tombent amoureux. Le premier est séropositif, l'autre pas, mais il va s'employer à accompagner son ami. Par amour, sûrement aussi pour rattraper un certain passé. Ce changement de perspective à la moitié du film se fait de manière très fluide. Les corps qui, au début, s'enlaçaient se lassent. On ne danse plus. Mais la vie est toujours là. Et lorsque la maladie est la plus forte, Robin Campillo rappelle le collectif, si nécessaire pour faire bouger les choses. Ce que démontre bien la toute dernière scène, mémorable. Alors que le générique de fin se déroule dans le silence, le spectateur reste cloué à son fauteuil.


Hymne à la vie, à l'amour et au combat, 120 battements par minute est film fort, très fort, qu'il faut voir pour se réveiller. Et vivre.


Publication originale sur likeinthemoviesblog.wordpress.com

Créée

le 9 sept. 2017

Critique lue 227 fois

2 j'aime

ecotone

Écrit par

Critique lue 227 fois

2

D'autres avis sur 120 battements par minute

120 battements par minute
Behind_the_Mask
2

Entends-tu mon pote cette envie de révolte ?

A l'origine, ce modeste billet devait vous causer de Nés en Chine. Devait... Car manque de bol, après une demi-heure de route, j'apprends que l'exploitant du cinéma n'a pas eu la copie du film Disney...

le 23 sept. 2017

68 j'aime

50

120 battements par minute
Fritz_Langueur
10

Sean, Nathan, Sophie et les autres...

Qu’il est difficile d’appréhender un avis sur une œuvre dont la fiction se mêle aux souvenirs de mon propre vécu, où une situation, quelques mots ou bien encore des personnages semblent tout droit...

le 24 août 2017

56 j'aime

10

120 battements par minute
SanFelice
8

"Moi, dans la vie, je suis juste séropo"

D'habitude, j'ai un certain esprit de contrariété. Dès qu'un film fait l'unanimité, je me méfie. D'un certain côté, je préfère de très loin un art qui tranche vivement, qui prend des risques, quitte...

le 21 déc. 2017

50 j'aime

Du même critique

À nos amours
ecotone
7

A Sandrine

C'est peut être le plus beau film de Pialat. Sandrine Bonnaire est magnifique dans ce premier rôle. On comprend immédiatement en la voyant qu'être actrice, on l'est ou on ne l'est pas. La manière...

le 3 mars 2012

12 j'aime

Une affaire de famille
ecotone
8

La force des liens

Cinéaste du lien et de l’attachement, Hirokazu Kore-eda revient une septième fois à Cannes avec un portrait de famille très tendre, à la mise en scène discrète mais efficace. Le revoici donc dans son...

le 21 mai 2018

11 j'aime

Trois Visages
ecotone
7

Des nouvelles d'Iran

Toujours assigné à résidence en Iran, et donc absent de Cannes tout comme le russe Kirill Serebrennikov lui aussi en compétition officielle, Jafar Panahi revient avec un film témoignage. Rappelant...

le 21 mai 2018

9 j'aime