Sid'act-up'tion
1989, Paris: un virus fraîchement arrivé, le SIDA, et sa non-reconnaissance est la cause du combat de l'association Act-Up qui, par des actions illicites mais sans doute nécessaires, s'attaque tant aux laboratoires pharmaceutiques, qu'aux politiques et médecins qu'ils accusent de vouloir sous-estimer son véritable impact. Sean et Nathan, tous deux membres de l'association ressentent une attirance l'un pour l'autre. Et le virus s'invite également à la "fête".
Néophyte de l'œuvre de Campillo et n'ayant rien lu sur le film, si ce n'est sa récompense cannoise, l'on pouvait s'attendre à une sorte de biopic politique avec deux êtres différents au centre de l'intrigue.
Or, si l'aspect politique ou plutôt économique joue un rôle secondaire, c'est bien cette attirance de deux êtres qui prédomine durant la première heure et demie, et autant prévenir celles et ceux étant mal à l'aise devant une relation homo, vous serez plus d'une fois mal à l'aise.
Toutefois, la dernière demi-heure est absolument splendide, de par sa dramaturgie d'une part, de par sa métaphore puissante illustrée par une image choc démoniaque dénonçant un certain profit industriel au dépens des droits humains, même des plus différents d'autre part. Et par l'avant-dernière séquence très forte qui reste ancrée de longues minutes et dont le générique final totalement silencieux rend véritablement hommage à ces combattants.
Et n'oublions pas les interprètes, particulièrement celui de Sean, Nahuel Perez Biscayart, brillants.
Expérience à recommander pour public averti et attention aux épileptiques sur une séquence "discothèque".