120 battements par minute est le film qui a bouleversé la Croisette cette année et qui en est reparti avec le Grand Prix du Jury. En montrant les actions d’Act’Up Paris dans les années 90, Robin Campillo nous raconte ses souvenirs militants à travers une histoire de laquelle personne ne ressort indemne.
Le réalisateur s’excuse avant la projection de la (longue) durée du film : 2h22 tout de même mais à la fin on a volontiers envie de le remercier d’avoir fait durer cet instant important et grandiose aussi longtemps. La gestion du temps est assez remarquable, les bases sont posées progressivement et le public peut alors comprendre les circonstances et l’histoire de cette association. Puis, la relation entre Nathan et Sean s’installe pas à pas également, ce qui laisse le temps de savourer les débuts sans jamais s’éloigner de la lutte. Ce combat d’ailleurs, il est brillamment mené par de jeunes acteurs : Nahuel Perez Biscayart (Sean), Arnaud Valois (Nathan), Antoine Reinartz (Thibault), Adèle Haenel (Sophie) et tant d’autres qui répondent toujours présents lors des réunions et manient le débat et les punchlines avec brio. Le début semble peu naturel avec des longs dialogues lors des assemblées dans lesquels ils paraissent peu à l’aise mais leur récitation presque naïve laisse très vite place à un engagement rempli de talent de la part des comédiens. ( Lire la suite)