De la musique, quelques pulsations et le silence. Rarement un public ne m'avait paru aussi silencieux pendant un générique de fin. Comme abasourdi par ce spectacle tragique et inévitable.
120 battements par minute raconte la vie d'un groupe en guerre. En guerre contre les politiques, les laboratoires, les préjugés...et surtout en guerre contre une maladie : le sida. Nous, spectateurs, sommes avec eux. Plans serrés, zoom, tout est fait pour que nous sentions cette rage, cette envie de vaincre.
Pourtant, 120 battements par minute n'est pas un film sur l'espoir, bien au contraire. L’œuvre se concentre principalement sur des discussions qui n'aboutissent à rien et sur des actes brouillons qui se terminent au poste. Finalement, le message est ailleurs. Sean et ses compères veulent simplement vivre et leurs revendications sont une manière d'exister dans cette société qui les rejette, les persécute, les méprise. Malgré la maladie, ces jeunes femmes et hommes mènent leur vie, tombent amoureux et rêvent parfois. Mais alors qu'une lueur d’espoir pourrait s’immiscer, tout s'effondre et les ramène à une réalité fatale.
Ainsi, 120 bpm est avant tout le miroir d'une société recluse sur elle-même. Le film nous renvoie inévitablement à notre époque actuelle. Finalement, les découvertes scientifiques progressent, les mœurs beaucoup moins.