Un film qui peine à convaincre pleinement.
D'abord une romance rythmée par du sexe... du sexe... et encore du sexe, sans aucune forme de dialogue intéressant entre nos deux tourtereaux, laissant penser que les homosexuels sont des nymphomanes.
Ensuite une composition sociologique de la communauté homosexuelle très bobo parisien et peu représentative de la réalité, conçue pourrait-on penser pour plaire au public du film (le couple masculin n'est-il d'ailleurs pas destiné à un public féminin ?).
Et finalement un côté politique édulcoré, qui partait pourtant sur des bases solides en début de film, mais dont on attend l'apothéose, le dénouement, le clou du spectacle, des arguments peut-être plus fournis, un dialogue intense.
Finalement, rien de tout cela puisque l'histoire de Sean prend le dessus et ce qui aurait pu être un véritable manifeste politique se transforme en drame romancé ultra sexualisé et larmoyant.
Reste une prestation solide des acteurs (hormis Arnaud Valois qui a toujours la même expression) et pour l'indigné des injustices que je suis, le rappel que le combat pour le progrès social est long et sinueux, et cette envie de lutter, toujours, encore, qu'inspire le film. Les personnages affrontent la dureté des médias, la puissance de stéréotypes solidement installés dans les mentalités (même si hormis la fille du lycée, aucun citoyen lambda ne s'oppose aux actions du groupe militant), le pouvoir de l'argent de l'industrie pharmaceutique et ses alliés au gouvernement. Les doutes des militants sur leurs propres méthodes d'action révèlent l'autocritique et la maturité dont faisait preuve Act up. Tout ceci fait que les personnages ne peuvent susciter que sympathie et bienveillance.
Là est peut-être à la fois la qualité et le défaut d'un film au final très consensuel dont on ressort peu inquiété, ce qui est comble pour un film militant.