A travers des témoignages filmés au cours de l’audience avec le juge des libertés et de la détention, Raymond Depardon s’attache, comme dans ses précédents films (Urgence, 10ème chambre instants d’audience), à capter les regards, les expressions et la profonde humanité de ses personnages.
Alternant moments drôles, tendres et profondément dramatiques, le regard du photographe se pose avec efficacité et bienveillance sur ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pathologie, entre les murs de l’hôpital, parfois incapables de donner corps aux mots.
Les visages, comme les situations, sont ici multiples, nuancés, d’une grande profondeur et nous font toucher du doigt la profonde solitude de ces êtres en perpétuelle attente.
La mise en scène en face à face, intime et sobre, évoque un certain effet miroir particulièrement saisissant entre ceux qui sont à la recherche d’une autonomie dans la norme et ceux qui en fixent le cadre.
Ainsi, en alternant les portraits simples et sans fards de personnages profondément humains, Raymond Depardon nous laisse en prise avec les regards et permet au spectateur de s’immiscer au coeur d’un moment particulièrement intime.
Des moments clos par ailleurs ponctués de longs travellings entre les murs souvent vides de l’hôpital, instants suspendus d’une incroyable grâce visuelle, qui rappellent que dans ces lieux le temps s’est comme arrêté…
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