Depuis l’application d’une nouvelle loi en septembre 2013, les patients hospitalisés (sans consentement) en hôpitaux psychiatriques doivent être présentés à un juge des libertés (avant 12 jours, d’où le titre du film). C’est un changement majeur, puisque jusqu’à présent, seuls les psychiatres pouvaient prendre cette décision.
Raymond Depardon a pu filmer en toute intimité cette mise en application de cette loi, qui pour la première fois, est rendue publique (via des audiences publiques), bien loin des prises de décision prises par les psychiatres dans leurs bureaux.
Ce n’est pas la première fois que le réalisateur s’intéresse à la psychiatrie, il s’était déjà intéressé à un asile situé au large d’une île de Venise (San Clemente - 1982), ainsi qu’à l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris (Urgences - 1988). Pour sa troisième incursion, c’est au sein de l’hôpital Le Vinatier à Lyon qu’il a décidé de poser sa caméra. N’allez pas y voir ici une certaine redondance, il n’en est absolument rien. A travers son nouveau documentaire, il met en lumière les malades internés sans leur consentement, confrontés à l'institution judiciaire.
12 jours (2017) est une succession de champ-contrechamp entre les malades, accompagnés de leurs avocats d’un côté et des juges de l’autre (le tout, sans jamais la présence du psychiatre). Les portraits sont tous très différents les uns des autres, un junkie, une victime de viol, un salarié au bord du burn-out, une personne aux pensées suicidaires, un meurtrier, … Raymond Depardon porte un regard à la fois bienveillant et tout en retenu sur la maladie mentale, l’enfermement et les limites auxquelles sont confrontés la justice face à certains cas.
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