13 plan fixe de 10 minutes chacun sur 13 lacs étasuniens différents, et c'est tout
je me suis rendu un peu par hasard à cette séance, organisée par le festival du cinéma du réel (en présence du réal !), un peu intrigué par la proposition assez étrange, eh ben c'était super
le fait que je sache où je mettais le pied a fait que j'étais dans une ouverture d'esprit sans doute nécessaire pour aborder un film comme ça. d'abord c'est simplement très beau, l'eau c'est beau, les ciels sont beaux, les lumières sont belles, le bruit de l'eau est beau, et précisément on nous laisse tout le temps d'apprécier ces choses-là, d'en prendre conscience. puis ça a un côté un peu hypnotisant
surtout, ce genre de film permet aussi de divaguer. c'est parce qu'un film est dépouillé d'artifices (effets spéciaux, montage, dialogues, scénario etc.) qu'on a tout l'espace et tout le temps pour être actif en tant que spectateur. on peut réfléchir, se questionner, apprécier. à l'inverse, les trucs surproduits, surcutés, bourrés de rebondissements, blagues, effets spéciaux, musiques etc, ne laissent pas de place au spectateur et le forcent à une position de passivité.
là c'est tout l'inverse, la preuve, j'ai pensé à tout ça pendant mon visionnage
puis sans même parler de divaguer, le dénuement fait que le moindre petit truc qui arrive prend immédiatement beaucoup plus de place et d'intensité. ici au moindre oiseau passant, bruit de fond, changement de lumière j'étais hyper attentif