Paradise lost.
Ayant passé mes cours d'histoire à griffoner des moutons anthropomorphiques sur mes cahiers d'un oeil endormi, je connaissais surtout Christophe Colomb pour sa découverte accidentelle de Disneyland...
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le 23 févr. 2013
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À part "Tout de même, quel pif ce Gérard" et "Quel grand con ce Ridley Scott", aucune pensée bien forte ne m'a traversé dans ce film.
Succession de clichés, (du pétage de câble de Depardieu dans le monastère, aux indiens qui touchent à tout et rigolent h24 avec hébètement, en passant par la première rencontre avec Isabelle la catholique qui reste de dos beaucoup trop longtemps parce que c'est une reine vous comprenez), qui confinent parfois à l'absurde (la reine qui demande à Colomb son âge en mode entretien d'embauche ? Le méchant vêtu de noir qui veut tuer tous les indiens parce que Gérard lui pique son cheval noir pour soulever une très très grosse cloche ?), bref l'idée d'entrer dans les pensées de Colomb, d'un homme du XVème siècle ou même d'un homme qui ne soit pas un patchwork de préjugés clownesques est bien vite abandonnée.
Et que de déceptions pour trois moments qui auraient dû être magnifiques : le désespoir de la traversée (vite évacué par le marin stupide et le sermon de pasteur de Depardieu), l'arrivée à terre, qui se passe, sachez-le, dans le brouillard le plus vide de sens (puis avec 10000 drapeaux comme dans les peintures du XIXème), et le retour en Espagne avec l'or et les perroquets (dont tout le monde semble se foutre à la cour).
En gros il y a des héros visionnaires, des nobles, des plébéiens stupides, des sauvages à l'état de nature, chacun reste dans son tiroir et c'est tant mieux. Toute la mystique de Colomb qui croit vraiment avoir retrouvé le paradis terrestre ne semble toucher personne, les autres ne s'intéressent qu'à l'or, ce qui est impossible à croire. En gros, comme pour l'immense majorité des films historiques américains, les personnages de ce film pensent et agissent comme des Texans des années 90 (ou des New Yorkais pour les plus intelligents). Je retrouve ici la déception que j'ai connue récemment dans la série Vikings par exemple, qui est écoeurante au bout de trois épisodes. Toujours les mêmes fantasmes avec des costumes différents, c'est épuisant. Et cette obsession pour la technologie ! Le nombre de gros plans sur les ancres, les poulies, les fusils, ça fait mal au crâne.
La seule chose "belle" finalement, c'est qu'c'est quand même l'une des dernières nations fondamentalement mythologique et sûre d'elle même. Le sermon à ses marins de Colomb cité plus haut nous parait gadget mais représente bien le souffle qui pousse ce peuple de fous vers l'avant. Si j'étais de mauvaise humeur, par contre, je parlerais de fascisme (la pensée unique d'Hollywood et de la Bible donne des coups de tonfa au cerveau, d'une certaine manière...)
Enfin, mentions spéciales au cliché "-Qu'est-ce que c'est que cette viande ? -De-l'i-guane -Oooh" et à la prouesse technique de traverser à nouveau l'Atlantique avec les reproductions des Pinta, Niña et Santa Maria 500 ans plus tard (pour ça vraiment chapeau, même si ce n'est pas du cinéma.)
Créée
le 23 déc. 2015
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