Sorte de réponse Russe au Kingdom of Heaven de Rydley Scott, 1612 suit le destin d'un jeune serf Orlando Boomien, au début du 17e siècle, dans une Russie en proie aux luttes de succession pour le trône et dont la Pologne voisine compte bien profiter.
Ambitieux, le film de Vladimir Khotinenko nécessite toutefois d'être prêt à avaler quelques couleuvres pour pouvoir être apprécié. La première partie du film, censée expliquer le contexte et introduire les personnages, est ainsi extrêmement confuse, rendant l'immersion dans le film ardue. De même, les touches fantastiques tiennent plus lieu de rustines scénaristiques (l'apprentissage du combat à l'épée grâce à des rêves) que d'une authentique valeur ajouté pour le récit.
Ces défauts assimilés, 1612 demeure un spectacle agréable. La reconstitution d'époque est soignée, la galerie de personnages est attachante (mention spéciale au mercenaire Espagnole et au cirque guerrier) et les batailles ne manquent pas d'ampleur (ça saigne abondamment). Un petit parfum de nationalisme règne sur l'ensemble du métrage mais il demeure mesuré, ou à tout du moins, asséné moins lourdement que dans certaines grosses productions Russe récentes (1). Réalisation et montage tendent (hélas) à vouloir imiter le modèle Hollywoodien...
On ne peut toutefois que regretter que 1612 ait constamment le cul entre deux chaises : Film historique ou fantastique ? Film d'action épique ou drame complexe intimiste ? Produit d'une tradition cinématographique Russe ou copie des succès Hollywoodiens du moment ? Le métrage semble constamment choisir la voie médiane. Et si cela donne un résultat divertissant, on ne peut qu'espérer que les œuvres futures du même registre feront preuve d'un peu plus de courage et d'intégrité.
(1) Le film aurait pourtant été fait sous l'impulsion du Kremlin.