Comédie déjantée, film foutraque, farce loufoque, avec 1941 l'ami Steven SPIELBERG veut achever la décennie 70 sur une note enjouée, hélas sa tentative fera un bide.


Il est temps cependant de réhabiliter ce film certes bancal et non exempt de maladresses, mais terriblement attachant et bien plus profond qu'il n'y parait.

En racontant l'histoire inédite d'une invasion japonaise en Californie quelques jours après l'attaque de Pearl Harbour, Spielberg en profite pour nous livrer une critique féroce de l'Amérique va-t-en-guerre et se paye le luxe de ridiculiser l'armée américaine, lui faisant mine de rien plus de mal que les brûlots ouvertement antimilitaristes qui fleuriront dans le Hollywood des prochaines décennies. Visionnaire un poil trop tôt, pour une Amérique alors encore mal remise du désastre vietnamien.

Jouissant d'une mise en scène endiablée, aux chorégraphies millimétrées qui nous rappellent les riches heures des grandes productions des années 50. La scène du concours de danse qui se transforme en bagarre générale est un pur concentré de plaisir visuel. C'est pétillant et inventif.

Un casting haut de gamme avec en tête de lice un Dan AYKROYD des grands jours, secondé par entre autres John BELUSHI ou Nancy ALLEN, pour une successions de scènes toutes plus foutraques et folles, les unes que les autres, on est dans le film de gags, et des gags il y en a à outrance.

On est dans la veine de la série des "y-a-t-il un flic" et si l'on se laisse faire, il est facile alors de passer un bon moment de rigolades potaches, mais sous cet aspect burlesque qui convoque les fantômes de Buster KEATON ou Charlie CHAPLIN le film encore une fois invite l'américain moyen à se poser les bonnes questions quant à sa perception de l'ennemi, de l'autre.

J'ajouterai que ce film, par son inventivité de mise en scène, sa façon de filmer les gags est un hommage au cinéma de comédie populaire français, voyez le et osez me dire que l'ombre de Gérard OURY ne plane pas dessus, mais il est surtout une vraie déclaration d'amour à l'univers de la bande dessinée et du cartoon.


Coloré, hilarant, pétillant, intelligent et fourmillant de petits détails incongrus, ce film démontre que la comédie est aussi un genre qui sied à l'immense Spielberg, même si ses rares tentatives ont jusqu'ici eu du mal à trouver leur public.

Spectateur-Lambda
6

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le 19 oct. 2022

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