Décembre 1941, suite à la fourbe attaque jaune à Pearl Harbour, les Ricains entrent dans la guerre et doivent penser à protéger leur côte ouest… Dans un embrouillamini indescriptible, vous rencontrez des marins en bordée, un sous-marin Japonais commandé par Toshiro Mifune avec Christopher Lee le polyglotte en conseiller technique nazi, Dan Akroyd sur un tank, John Belushi en aviateur fou, Treat Williams en pervers lourdingue, Nancy Allen en nymphomane des airs et Mickey Rourke en soldat débraillé…
Film loufoque et farfelu, comédie de guerre inclassable, 1941 est avant tout le grand film maudit de Spielberg, celui qui aurait pu (aurait dû ?) mettre fin à une carrière prometteuse après les succès successifs des dents de la mer et de rencontres du troisième type… Dénué de la moindre parcelle d’humour, le réalisateur se jette pourtant à corps perdu dans un projet gargantuesque dont il ne maîtrise à aucun moment les éléments et enfonce lourdement son incompétence du genre sans une suite de saynètes ennuyeuses montées par un charcutier anémique.
Miraculeusement, le film n’aura pas réellement de répercussions désastreuses pour ses participants, les scénaristes se consoleront bientôt avec Retour vers le futur, Belushi et Acroyd exploseront dès l'année suivante sur grand écran avec les Blues Brothers de John Landis (figurant ici, ce qu’il retournera d’ailleurs à Steven dans le film en question) pendant que George Lucas et Harrison Ford se chargeront de remettre illico Spielberg sur la bonne voie avec son meilleur film, parenthèse qui ne survivra hélas que par intermittence…
Parfaitement idiot et inutile de la première à la dernière seconde, 1941 se montre hélas digne de sa réputation en ne présentant rien d‘autre qu’un gigantesque et vaniteux gâchis de talents en tous genres. Ma grande tendresse pour un ou deux comédiens et le charme de la reconstitution m’empêchent d’être trop sévère avec un film plus bête que méchant, mais j’ai rarement vu autant de blagues lourdes s’écraser à plat dans un même film, à ce niveau-là, ça devrait presque s’étudier dans certains cours spécialisés…
A noter pour finir la grande lucidité de John Wayne, pressenti pour le rôle du général amateur de Dumbo, non seulement il refusera le rôle dans un film aussi inepte mais il conseillera au passage à Spielberg d’abandonner purement et simplement un projet qui s’annonçait d’emblée comme tout particulièrement désastreux…