Patrice Leconte semble ravi d'avoir derrière sa caméra ses idoles de jeunesse : je le comprends. Malheureusement, j'ai l'impression que c'est un peu la seule motivation ayant animé le projet. Même si le scénario à base de trafiquants russes n'a pas pas grand intérêt, cela aurait pu passer si l'alchimie entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo fonctionnait. Pour cela, il aurait fallu autre chose que des répliques lourdingues essayant de copier Michel Audiard 85% du temps, devenant tellement automatiques et prévisibles que ça en devient presque gênant. Aucune audace, aucune surprise : on joue de la personnalité des deux monstres sacrés, de leur style de jeu, d'abord dans une logique d'opposition puis de complicité...
Sincèrement, j'aimerais vous écrire plus mais c'est quasiment impossible : le film ne se base QUE sur ça. Bon, il y a le charme léger de Vanessa Paradis, la présence intéressante mais pas assez exploitée de Michel Aumont et niveau action, notamment sur la fin, Leconte met le paquet : efficace, mais assez gratuit. Trop de légèreté, de décontraction voire de je-m'en-foutisme... Le tout servi par une idéologie légèrement douteuse et une fin bien consensuelle, où l'on essaie de satisfaire tout le monde et ne satisfait personne (bel hommage avant l'heure à François Hollande) : en définitive, le réalisateur de « Ridicule » a pris tous les défauts du cinéma dont il s'inspire sans lui apporter la moindre qualité : sympa sur le papier, ce « revival » souhaitant offrir un dernier tour de piste à nos deux papis tourne à la débandade. Un peu triste.