Et à la fin même pas tout le monde meurt et Dieu sauve le monde.
Le 10 est bien sûr ironique, et cette note va bientôt se commuer en 2 (ce qui fera malgré tout de moi une âme d'une générosité extrême).
Imaginez une vue interminable sur un vague fleuve mexicain. Un film contemplatif ? Non, non, vous n'y êtes pas du tout. C'est pourtant ainsi que commence cette oeuvre magistrale. Ajoutez alors au décor de la jungle, un volcan, des séismes qui creusent des failles sous les jambes de nos protagonistes, de la grêle, des gens qui pleurent, qui halètent et qui crient, un sacré centre de prévisions météorologiques avec des téléphones qui sonnent et des putains de théories et de modèles en mode "dans 3h", "dans 12h", "dans 24h" (heureusement que les regards stupéfaits de nos super experts-météorologues sont là pour nous préciser que si, si, c'est super effrayant et anormal), une prophétie aztèque (ou maya ou inca ou...), un crucifix en or précolombien, des dessins bizarres, la foi retrouvée, des âmes perdues, un avion biplace en plein coeur d'un cyclone, plusieurs 4x4, une bande-son explicite, une mère qui disparaît, une amérindienne sur le point d'accoucher, Dieu qui fait son office, des ex-amants soudés par le destin, un journaliste-photographe barbu, beaucoup de "je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais je sens que c'est mon destin", encore un séisme, de la neige, une pyramide précolombienne itou, et pour couronner le tout des sous-titres à s'en fendre la cervelle ("where are you from ?" => "où en es-tu ?", je savais que je n'aurais pas dû le regarder en streaming), des messages codés, des gens qui meurent sans raison, une actrice américaine qui singe l'amérindienne incapable de parler anglais, des effets spéciaux de OUF, des prières, un accouchement avec force hurlements sur un autel en pierre, bref, 85 minutes (quand même) de BONHEUR.
Je ne prétendrai pas être experte en cinéma et je vous avouerai que ça me fait un peu de peine de descendre un film qui a demandé du temps, dans lequel scénaristes, acteurs, décorateurs et moult personnages se sont investis, et qui a demandé de l'argent quand des petits enfants meurent de faim. Mais là, vraiment, j'ai beaucoup ri. Surtout quand la fille meurt (n'y voyez aucun sadisme, juste une saturation quant à l'outrancière accumulation de clichés). Et vue la fin en guimauve (il faut aller jusqu'au bout, je vous jure, vous ne serez pas déçus !), c'est sans remords que je mets une très mauvaise note.
A voir, donc, pour savourer ensuite les faux-vrais navets. Avec les sous-titres français un peu moisis, histoire de s'occuper.