21 Grammes par Charlotte-Bad
Une oeuvre magistrale ! Alejandro Gonzales Inarritu, prodige cinéaste mexicain, revient avec la même trame scénaristique qu'on a pu voir dans ses précédents longs ."21 grammes" est un immense puzzle scénaristique que le spectateur se doit de reconstituer au fil du film. C'est très bien écrit, dense, âpre, très bien construit et la mise en scène force le respect. La direction d'acteurs laisse interloqué, époustouflé. Le trio est au diapason. Naomi Watts est exceptionnelle en femme dévastée par la perte de sa famille. Sean Penn, comme toujours, est déroutant, admirable. Quant à Benicio Del Toro, il est singulier, inégalable, littéralement happé, habité par son personnage et par le drame qui le touche. Au-delà, au-dessus de cette histoire planent des auras métaphysiques. "21 grammes", que nous perdons tous, , au moment précis de notre mort. Quels sont-ils ? Le poids de l'âme, le poids des remords, des malheurs et déroutes orchestrés par les coups pernicieux de nos dures existences ? La transplantation cardiaque échoue, comme si une puissance supérieure avait décidé qu'il en était fini pour Paul Rivers. Il y a des choses qu'on ne peut contrôler, qu'on se doit d'accepter. Ce qu'il y a de beau , c'est la confrontation entre ces trois personnes, qui ne peuvent que se haïr, dans un premier temps, pour finalement, au bout du rocailleux chemin, apprendre à se tolérer, accepter les péchés, et à s'aimer. Aucune fausse note, tout est concis. Le perfectionnisme d'A.G.Inarritu , encore une fois à son paroxysme, qui plus est accompagné des airs de guitare enivrant du virtuose Gustavo Santaolalla. Impressionnant !