Basé sur la série télévisée éponyme (1987-91), 21 Jump Street narre les aventures de Schmidt (Jonah Hill) et Jenko (Channing Tatum), deux jeunes policiers chargés de démanteler un réseau de drogue dans un lycée. Quelques années après les avoir quittés, le petit gros intello et le grand costaud bêta reviennent s'asseoir sur les bancs de l'école, afin de démasquer le fournisseur d'une drogue nouvelle ayant récemment entraîné la mort d'un élève. Agissant sous couverture, les frères Doug et Brad McQuaid remontent rapidement la filière jusqu'à Eric (Dave Franco), le principal revendeur. Mais malgré la pression exercée par l'irascible capitaine Dickson (Ice Cube), l'enquête piétine. Contraints par leur propre bêtise à jouer le rôle prévu pour l'autre – Jonah Hill doit passer pour un mec cool populaire, Channing Tatum doit rentrer dans la peau du nerd méprisé – les deux partenaires verront leur amitié mise à rude épreuve jusqu'au dénouement final, prévisible et évidemment heureux.
Premier essai scénaristique de Jonah Hill, assisté de Michael Bacall (co-signataire du sympathique Scott Pilgrim) et réalisé par le duo Phil Lord-Chris Miller (révélé par le film d'animation Tempête de boulettes géantes), 21 Jump Street joue sur les registres du buddy movie, du teen movie et de la comédie policière. Mais c'est avant tout un film qui assume pleinement sa débilité, de son duo de héros stupides à ses second rôles caricaturaux, en passant par ses scènes d'action exagérées, ses dialogues grammaticalement incorrects et son humour vulgaire.
On pouvait s'attendre à mieux de la part de Jonah Hill, formé à l'école Judd Apatow, celle qui avait - parfois - réussi la synthèse entre l'absurde second degré du Frat Pack et le comique très en-dessous de la ceinture de la mouvance Very Bad Trip. Au final, 21 Jump Street ne se démarque pas de cette seconde filiation, dévidant dans un langage ordurier à l'excès son écheveau de situations grotesques et de blagues grasses sur les thèmes désormais favoris de l'Hollywood moderne : le drogue, le sexe, la violence. Il faut pourtant admettre que tout cela fonctionne assez bien, à tel point qu'on se surprend à s'esclaffer de bon cœur quand le méchant se fait tirer dans les parties génitales, et tente ensuite d'attraper avec ses dents le morceau de son membre viril tombé à terre... Réduit à ses fonctionnalités les plus basiques, notre cerveau ramolli en redemande même ! 22 Jump Street, à nous deux...