La carte de l'humour

Lorsque l'annonce d'une adaptation de la série culte "21 Jump Street" (qui mettait alors en scène un Johnny Depp débutant) fut prononcée, les fans criaient au scandale. Pourtant, le passage sur grand écran est ici plus que réussi et ce, malgré un gros changement de ton qui ne pourra pas plaire à tout le monde. En effet, d'une série policière aussi sérieuse que décomplexée; nous passons à une véritable comédie sous forme de buddy-movie fendard à la sauce Apatow.

Scénarisé par Michael Bacall (Scott Pilgrim) et mis en scène par les créateurs de Tempête de boulettes géantes (dont c'est le premier film live), le long-métrage nous entraîne dans une version moderne de la série, ne manquant d'ailleurs pas de le souligner à travers quelques dialogues éloquents qui font parfaitement s'assumer cette adaptation comme une œuvre manquant de créativité surfant sur un ancien succès. Dans les rôles principaux, l'improbable tandem Jonah Hill / Channing Tatum fait des ravages, les deux acteurs nous livrant une excellente prestation à la fois complice et déjantée.

Le premier (également co-scénariste) incarne le nerd au physique ingrat qui va s'attirer plus de popularité que son partenaire, beau gosse musclé mais sans cervelle. À leurs côtés, leur détestable boss Ice Cube (à mourir de rire), la jolie Brie Larson (Scott Pilgrim), Dave Franco (le petit frère de James, vu dans Fright Night) et une poignée de jeunes acteurs tous aussi convaincants les uns que les autres. Si on peut regretter un prologue très précipité, le reste de l'intrigue reste identique aux épisodes de la série, soit l'infiltration de jeunes flics dans un bahut, envoyés ici pour débusquer de nouveaux trafiquants de drogue.

L'histoire est bien écrite, aux dialogues savoureux et aux scènes comiques potaches mais hilarantes où l'on rit à gorge déployée sans honte aucune (la séquence où nos deux héros sont sous l'emprise de la drogue est un moment jubilatoire). Quelques caméos bienvenus, de l'action et une sérieuse claque au genre (les explosions ratées) font au final de cette adaptation une réussite inattendue dont on attend la suite avec impatience.