Stefan Zweig est un immense auteur, mais n'a malheureusement pas toujours été adapté avec le même talent. Car si « Lettre d'une inconnue » reste un chef-d'œuvre absolu, ce n'est pas franchement le cas de « 24 heures de la vie d'une femme ». On sent que Laurent Bouhnik, en élève appliqué, fait de son mieux pour donner la force et l'émotion nécessaire à ce récit profondément tragique, nous intéresser à ses personnages et naviguer avec habileté entre trois époques.
Le problème, c'est qu'il ne parvient vraiment à aucun des trois. Alors c'est vrai que l'histoire se suffit à elle-même pour offrir quelques beaux moments et que l'interprétation d'Agnès Jaoui et surtout Michel Serrault est impeccable, mais on a plus souvent l'impression de voir un téléfilm luxueux qu'une œuvre majeure sur la passion et la solitude. Tout n'est pas à jeter, notamment dans les récits concernant Marie et Louis, dont on retiendra certaines jolies réflexions, mais pour le sommet de romantisme et de beauté, on repassera. Passable.