Bof.
C'est pas déplaisant à suivre. Mais hormis le côté factuel (tel type a fait telle chose) ce film se rapprochant fortement du documentaire n'est pas très intéressant. J'aime la musique et les groupes dont on parle dans ce film, j'ai appris des choses sur la scène à Manchester. Mais il m'a manqué l'essentiel : une histoire. D'ailleurs c'est bien simple, j'ai lancé le film sans rien savoir du tout à son sujet et ça m'a fait un choc de découvrir, arrivé à la moitié du film qu'il s'agissait d'un simple biopic, qu'il n'y aurait pas d'objectif principal et pratiquement pas de conflits. Il y a bien des situations amusantes, des personnages hauts en couleurs, de l'humour. Mais ça ne va pas plus loin que ce constat.
La mise en scène est plaisante ; c'est filmé un peu comme un documentaire, mais aussi comme une fiction. Le héros casse le 4ème mur régulièrement, c'est bizarre au début mais on s'y fait assez vite. Le découpage fonctionne, le montage est rythmé. La photographie est suffisamment plaisante. Les effets spéciaux sont parfois bien foutu (la scène des pigeons), parfois un peu kitsch (la soucoupe et l'apparition finale) mais ça fonctionne (encore que la soucoupe aurait pu être plus kitsch). Les extraits musicaux ne fonctionnent pas vraiment : on n'en profite pas vraiment et puis ça coupe trop le récit qui stagne véritablement durant la première heure (chaque fois que Coogan parle de ce qui va arriver, j'ai envie de l'étrangler parce que rien n'arrive et qu'on ne sait pas trop pourquoi on piétine autant). Les acteurs ont tous l'air content d'être là, et puis y a du beau gratin d’Angleterre.
Bref, ça aurait pu être mieux avec une histoire ; ceci étant dit, Michael Winterbottom reste à mes yeux un réalisateur contemporain fort intéressant à suivre (même s'il est un peu trop productif, je pense).