Le meilleur atout de "28 Jours plus tard" était la gestion du temps. Au lieu de raconter la contamination par un virus et ses conséquences immédiates, le film commençait "in medias res", après le chaos.

"28 Semaines plus tard" essaie bien de jouer aussi du calendrier... sans être aussi efficace cependant : le meilleur de la situation a été utilisé dans le premier film.

Avec un retour en arrière au plus fort de la contamination en ouverture du film, puis une ellipse supposée permettre un retour à une situation sanitaire suffisamment contrôlée pour autoriser le retour des populations dans une zone circonscrite et sécurisée par des soldats américains envoyés de l'OTAN... voilà le cadre en place.

Parmi les nouveaux venus, rentrés en Angleterre, deux personnages sont immédiatement distingués (déjà sur l'affiche du film) par un médecin militaire : une adolescente et un enfant, frère et sœur. Ils sont jeunes et l'un deux a les yeux vairons, comme sa mère dit-il, particularité transmise par les gènes... ceux de sa mère donc : on s'en souviendra. A défaut de savoir encore comment l'épidémie va reprendre, nous savons déjà que ces deux-là seront le ressort principal du film, ce qui n'est pas sans agacer quelque peu : il est tout de même difficile de ne pas se rappeler d'Ellen Ripley et ses GI's escortant Newt dans "Aliens, le retour"... De quoi craindre, ici aussi, les effets de gros bras et l'émotion à la louche.

Oui, mais non. Enfin pas tant que ça. Les rapports humains sont finalement assez sobres quand ils ne sont pas amers comme un baiser : les retrouvailles des uns sont faussés, tour à tour mensongères ou glaçantes d'effroi ; les rencontres des autres manquées : ces adultes-là savent s'abstenir de se coller la langue dans la bouche.

Reste à reprendre le fil de la catastrophe, nous sommes devant l'écran pour ça. Il suffit d'attendre que les enfants agissent. Indirectement ils seront responsables de tout le reste, en même temps que victimes indirectes.

Ce qui suit est d'un intérêt moindre : les militaires, même dépassés par les événements, ont des moyens spectaculaires à leur disposition, ils sauront en faire usage... Brumes et flammes sont au rendez-vous.

Et les gènes ? Et la science ? Faut-il croire un instant à la fable scientifique : trouver un remède, sauver ceux qui pourraient être porteurs du virus ? Ce fil narratif garantit au contraire la propagation du mal (et donc peut-être l'épisode 3 déjà annoncé), mais ça, c'est une autre paire de manches.
Sauvenier
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le 4 déc. 2010

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