"28 jours plus tard" est jusque là le meilleur film de zombie qu'il m'a été donné de voir. Brillant principalement par sa mise en scène et son atmosphère incroyable, il a su réinventer le genre en lui donnant une seconde jeunesse. Il est donc troublant de constater à quel point sa suite tombe droit dans les écueils auquel à échappé le premier.
Pourtant, avec un scénario pareil, "28 semaines plus tard" partait plutôt bien. Un mari qui fait preuve de lâcheté en abandonnant sa femme aux zombies, ne pouvant plus regarder ses enfants droit dans les yeux, c'est un speech de départ plutôt attrayant. En fait, c'est lorsque le film confronte la ville des survivants aux zombies qu'il commence à se casser la gueule. Incohérences, personnages clichés, à l'image de ce sniper en quête de rédemption (ridicule !), le film se dégrade au fur et à mesure de sa progression, avant un final complètement raté. Il y a un certain nombre d'idées intéressantes, comme ces militaires à qui on ordonne de tirer sur tout ce qui bouge, même les non-contaminés, pour ne prendre aucun risque. Ou bien les soubresauts d'humanité du père alors qu'il est lui-même devenu un zombie. Mais toutes ces idées sont soit très mal exploitées, soit pas assez. Pour le reste, des individus immunisés par le virus de manière inexplicable, bonjour l'originalité.
Et si en plus le film reprenait fidèlement la mise en scène pénétrante de Danny Boyle, il aurait peut-être un certain intérêt. Mais le réalisateur Juan Carlos Fresnadillo (probablement un yes-man) se contente du strict minimum en filmant l'infection avec un certain réalisme, et c'est tout. Il tente parfois maladroitement de réutiliser les idées de mises en scène du premier opus, mais on voit bien que le cœur n'y est pas.
Un manque d'enjeux, de personnages attachants, bref une absence totale d'émotion dans ce "28 semaines plus tard" qui est peut-être le film qui a fait sonner définitivement le glas du genre zombie. Alors que son prédécesseur l'avait fait revivre d'entre les morts, quelle ironie...