Tiré du roman graphique 300 de Frank Miller et Lynn Varley, le film "300" donne une vision fantasmagorique de la bataille des Thermopyles en 480 avant JC qui opposa 300 guerriers spartiates conduits par le roi Leonidas au peuple des 100 nations, l'armée perse sous les ordres de Xerxes.
300 est un péplum américain coécrit et réalisé par le réalisateur américain Zack Snyder, sorti en 2007. Comme "Sin City", le réalisateur a eu recours aux mêmes procédés d'incrustation graphique avec l'utilisation massive d'images de synthèse. Visuellement, on se retrouve face à un très bel objet cinématographique aux couleurs sombres avec des scènes de combats filmées latéralement qui ne ménagent pas les effets sanglants.
Sur le fond, le film, même s'il se résume à une adaptation fidèle d'une bande dessinée, soulève tout de même la question du travestissement de la réalité historique.
Les Spartiates conduits par leur "roi bodybuildé" Léonidas aux cris de "Hou Ha! x2" incarnent le dernier rempart de la civilisation contre une armée perse qui utilise tous les stratagèmes, même les plus vils, pour faire tomber Sparte. Les guerriers perses sont montrés comme des guerriers à la peau mate alors que les perses originaires notamment d'Iran étaient indo européens. Leur bataillon d'élite, "les immortels", ressemble à une armée de "grands brulés". A l'époque, la civilisation Perse avait atteint son apogée avec l'écriture du cylindre de Cyrus et leur charte des droits de l'homme. Ils sont décrits comme un peuple décadent, conduit par un roi travesti adepte du piercing qui mesure 3 mètres de haut. Les évocations moqueuses des spartiates parlant des Athéniens comme "des philosophes pédérastes" en disent long sur leur sens de la nuance...
A l'époque, l'Iran avait d'ailleurs protesté officiellement assez vivement lors de la sortie du film.
Les Spartiates, qui étaient en guerre avec toutes les cités grecques voisines, sont dépeints comme des démocrates alors que leurs moeurs guerrières en faisaient un peuple liberticide et eugéniste, les faibles étant en effet éliminés physiquement sans états d'âme.
Il est difficile de ne pas voir dans cette production US une critique de l'Iran actuelle, dirigée par les ayataollahs et anti-démocratique, sinon que 2000 ans séparent les 2 époques...mais le cinéma américain est depuis les années 50 un puissant vecteur de propagande.
L'autre défaut du film, c'est son manque d'émotion scellé par une fin que l'on connait d'avance. Car même si l'on est dans une adaptation de BD de Franck Miller, les guerriers Spartiates ne gagneront pas la bataille des Thermopyles, personne n'allant jusqu'à remettre en cause l'issue historique de la bataille.
Au casting, on retrouve Lena Headey (la Reine Gorgo) aux cotés de son "roi de mari" (Gerard Butler) dont j'ai trouvé la prestation caricaturale. Figurent également au casting Michael Fassbinder et David Wenham.
La bande originale a été confiée à Tyler Bates.
Au final, le film "accouchera" d'une suite réalisé en 2014, 300, la naissance d'un Empire, consacrée essentiellement à la bataille de Salamine, qui scellera, cette fois, définitivement le déclin de l'empire Perse.
300 Trailer
Ma note: 7/10