C'est mauvais. C'est très mauvais. C'est au delà du mauvais. Il me faut un autre mot qui puisse en quelques phonèmes regrouper les sensations d'ennui, de dégout, de mocheté crasse et d'insulte à l'intellect du spectateur qui ne souhaitait qu'un honnête divertissement.
300 n'a pas la moindre prétention historique, donc on oublie ce flanc exposé à la critique. La thématique gerbante sous-jacente d'un orient immonde, décadent face au vertueux occident incarné par la franchement fasciste Sparte (telle que dépeinte), on oublie également, c'est le reliquat du créateur du comics éponyme Miller, qui assume parfaitement ses opinions à ce niveau.
Non, c'est juste qu'en tant que film, en tant qu'objet de cinéma, c'est incompréhensible de nullité. Pourtant j'aimais bien Zack Snyder jusqu'ici. D'accord, je n'avais vu que "Watchmen", mais quand même, je ne m'attendais pas à une telle horreur visuelle pauvrement associée à une absence de scénario et des dialogues d'une vacuité effarante.
La base du problème, c'est le scénario. Il n'y en a pas. Alors pour ne pas faire un moyen métrage, Zydner a tourné 105% de son film au ralenti (j'exagère à peine). Un ralenti, de temps en temps, ça peut être chouette, souligner un geste de bravoure, appuyer là où l'émotion transpire... Le concept n'est pas à jeter aux oubliettes. Mais QUE des ralentis, tout le temps, pour n'importe quoi, ô surprise, ça annihile ses effets. Ça rend chaque baston morne et tout sauf excitante. Ça brise le rythme de narration, le montage, les dialogues, tout.
Parade pour rendre ses ralentis intéressants, Snyder se dit qu'il faut donner une patte visuelle à "300". Rendre chaque plan, chaque image dantesque... Avec des filtres dégueulasses, des décors puants le Photoshop mal calibré et des effets spéciaux numériques qui tâchent de partout. Bon ben c'est raté aussi.
Qu'est ce qu'il reste alors ? Les répliques ? Vraiment ? Le fameux "This is Sparta !", ça méritait vraiment de devenir (plus ou moins) culte ? C'est téléphoné tout du long, plongé dans un bain d'épique au rabais qui, puisque constamment employé, (comme les ralentis tiens), perd tout impact.
Je ne dirai rien sur les acteurs, ce n'est pas leur faute, Quand la consigne est "Soit une brute au ralenti avec une musculature numérique avec des répliques moisies de grandiloquence", tu pourrais être un génie de composition que tu serais malgré bon pour un Razzie Award.
C'est rare ce genre de film où tu as vraiment l'impression qu'on t'a sciemment volé du temps de vie. En ce sens 300 est une perle.