Toujours étonnant de voir un film intéressant caché à une partie de la presse : c'est précisément le cas de « 360 », dernière œuvre en date de Fernando Meirelles. Alors vous dire que cette nouvelle adaptation de « La Ronde » d'Arthur Schnitzler, déjà abordé au cinéma par Max Ophüls en 1950, est une réussite totale serait mentir. Elle est même probablement l'œuvre la moins aboutie de son auteur, et assurément la moins marquante. Il faut dire que certains aspects sont autant d'atouts que de faiblesses, à l'image des nombreux personnages qui composent ce cercle infini. D'un côté il est plaisant de voir des héros « normaux », quotidiens, n'ayant rien d'exceptionnel et permettant une identification, un attachement plus facile. Mais c'est aussi un peu cela le problème : à partir du moment où ces gens n'ont pas grand-chose d'extraordinaire, ils ne leurs arrivent rien qui puisse nous bouleverser, nous passionner. Cela ne veut pas dire que le résultat est ennuyeux : le réalisateur parvient à rendre la tournure des événements parfois intrigante, et le lien souvent invisible entre les différentes personnes composant le récit a beau être parfois tiré par les cheveux, on y croit, la démonstration restant suffisamment bien faite pour rester cohérente. Cohérent, le casting ne l'est pas totalement et s'avère inégal, malgré de bonnes surprises : Anthony Hopkins a enfin compris que l'on pouvait jouer sobrement, tandis que Ben Foster confirme son impressionnant talent dans un rôle d'ex-délinquant sexuel pourtant chargé. Bref, si certains reprocheront (pas totalement à tort) à l'œuvre d'être un peu vaine et morale, cette dernière garde une belle tenue formelle et un sens de la narration la rendant fréquentable, surtout au vu de sa médiocre réputation. Honnête.