“Payback's a bitch, motherfucker!”
Sur le papier, la joie de retrouver les tarés Otis, Captain Spaulding et Baby Firefly pour la troisième salve de leurs pérégrinations macabres dans une Amérique sale et pourrie se voulait grande. Pauvre et futile, le résultat n’en est que plus décevant. Certes, voir Rob Zombie s’amuser de la cruauté et de la faiblesse des hommes au gré de son montage rock’n’roll est toujours un plaisir bienvenu, mais la qualité de ce “Three From Hell” est hélas à des années lumière de son prédécesseur, le dérangé et dérangeant “The Devil’s Rejects”. Zombie se noie dans ses propres clichés et abuse de raccourcis scénaristiques et de stéréotypes souvent douteux, et ce tellement que son film perd progressivement toute actualité, et inévitablement toute saveur ou éloquence.
Entre ses mafieux mexicains arborant des masques de lucha libre à son évasion torchée et invraisemblable, “Three From Hell” échoue à sonner juste, et même à sonner tout court. Le tout aurait probablement séduit davantage s’il n’avait pas concentré toute son énergie créative sur ses quelques scènes de massacres et de sévices, elles-même expéditives et téléphonées. Le message politique délivré par le film est proche du néant et de l’auto-caricature, tandis que l’intrigue simpliste s’apparente plus à un vulgaire épisode de série qu’à un long-métrage consistant autour des atrocités commises par cette folle famille au nom du désordre et de l’anarchie.
Un plantage en beauté, même s’il est impossible pour tout fan du genre de bouder la férocité des scènes plus extrêmes qui peuplent une première partie faite d’armes, de haine et de violence. Pour ce qui est du reste, aussi pénible qu'il soit de l’avouer de manière si littérale, c’était franchement mieux avant.