Beaucoup de critiques jugent Judd Apatow comme quelqu'un pouvant faire rire. Et elles se trompent, spécialement lorsqu'il s'agit de ce film : un scénario grossier, des acteurs peu crédibles, un Steve Carell sans envergure, des rebondissements poussifs et même ridicules, un doublage français qui fait horreur (merci la 17) et unemise en scène tout ce qu'il y a de plus horripilante. A oublier sitôt regardé, sans quoi le risque de démence est grand.
On ne pourra pas critiquer ici l'intelligence d'un scénario qui repose sur un bout de PQ dans un bar en fin de soirée, une bande de potes, l'un d'entre eux n'a toujours pas goûté aux plaisirs de la chair et une série de gags usant de stéréotypes gros comme un américain moyen. L'idée aurait pu être intéressante toutefois si les gags dégoulinants de gras n'avaient pas été aussi improbables : on peut rire de tout mais il y a des limites au raisonnable tout de même. L'utilisation tout à fait subtile du stéréotype du geek à vélo collectionneur de figurines tombant amoureux d'une MILF n'arrange rien aux choses et qu'on ne m'y reprenne plus, ce genre de film n'existe pas, c'est simple.
On ne critiquera d'ailleurs pas des acteurs en roue libre, sans aucune maîtrise, usant de grimaces et autres tournures de phrases bien pensées pour soutenir une histoire aussi pauvre que pathétique et une réalisation à deux francs. Deux francs et une monnaie disparue sont d'ailleurs l'image parfaite du talent d'un réalisateur qui se veut incontrôlable, loin du puritanisme américain mais qui nous propose un happy ending aussi mièvre qu'une comédie romantique avec Hugh Grant.
Car le fait est qu'on aurait pu avoir droit à une débandade de situations plus embarrassantes les unes que les autres utilisant la peur de la première fois sur un visage d'adulte, on aurait pu avoir droit à la remise en cause d'une société bien pensante et préférant se cacher derrière des principes dépassés, on aurait pu rire de ces américains en rébellion contre leur système. Le fait est que la promesse n'est pas tenue et Judd Apatow n'est finalement qu'un autre pantin de la machine à fric hollywoodienne.
Bref, le genre de film à éviter absolument, absolument rageant de bêtise et ridicule au possible. Rien à sauver, ni même la tête d'un Steve Carell imbuvable, ni même une histoire sortie des méandres de l'imagination d'un pseudo comique. Juste un mot pour conclure, tristesse.