A la campagne, Mirabelle crève une roue de son vélo et se fait aider par Reinette, habitant non loin de là. Elles vont sympathiser, et après avoir découvert l'heure bleue, Reinette va suivre sa nouvelle amie sur Paris dans une colocation.
4 aventures de Reinette et Mirabelle est un film composé d'autant de courts-métrages. Le premier concerne la rencontre, le second une scène avec un garçon de café où Mirabelle n'a pas l'appoint pour payer son café, cette dernière faisant également connaissance avec les arnaques à la petite semaine dans le troisième court. Enfin, elle va rencontrer le responsable d'une galerie d'art, dans le but de vendre ses toiles, qui la prend de haut, parce qu'elle a fait le serment durant une journée de rester muette.
Il y a une chose qui frappe quand on voit ces petits films, c'est l'inspiration qu'a pu en prendre Emmanuel Mouret dans ses premiers films, car tout y est ; la jeunesse, le parler très littéraire... Rien d'étonnant à cela, puisque le réalisateur était un élève dans les cours de cinéma que donnait Eric Rohmer. Mais là, on part de la source, et je dois avoue que c'est passionnant à voir, car il y a quelque de presque pur qui s'en dégage. Je parle notamment de Joëlle Miquel, Reinette, qui n'est clairement pas prête à quitter sa campagne pour vivre sur Paris ; elle est beaucoup trop droite, moraliste, pour faire face aux situations où les gens sont désagréables, volent, mentent, et n'a souvent comme arme face à eux de dire que ce qu'ils font, c'est mal. Je pense en particulier à la scène avec Marie Rivière dans le métro où celle-ci demande 6,70 francs afin de prendre un train et rentrer chez elle. Prise de compassion, Reinette lui donne cet argent dont elle a pourtant besoin, puis elle surprend l'arnaqueuse faire le même numéro ; sa seule réponse sera de lui faire la morale, que le vol, c'est pas bien...
Face à elle, Jessica Forde, Mirabelle, est davantage dans la confrontation, ne se laisse pas faire, notamment face au garçon de café joué par Philippe Laudenbach ou avec le patron de la galerie d'art incarné par Fabrice Luchini.
Il y a presque quelque chose de l'ordre du conte qui se dégage du film, un côté idéaliste, où on ne voit jamais le petit ami dont parle Mirabelle, et qui concerne cette sororité indéfectible malgré les quelques prises de becs, notamment quand cette dernière va voler du saumon fumé ou au moment du paiement du loyer où Reinette attend toujours l'argent de sa grand-mère et ne peut pas payer.
C'est charmant comme tout, on sent tout de même que c'est très écrit, notamment la scène entre Jessica Forde et Fabrice Luchini, et j'ai beaucoup aimé.