« 4 mois, 3 semaines, 2 jours », palme d'or à Cannes a été une jolie claque cinématographique. Ce film de Mungiu, purement féministe, nous emmène dans une histoire violente, filmée de manière très frontale. Cristian Mungiu va nous offrir un véritable parcours du combattant, s'attachant aux détails très précis du parcours de nos personnages.
On retient certaines séquences marquantes, à commencer par cette horrible séquence de négociation dans une chambre d'hôtel mettant en lumière une situation tragique. L'autre séquence se trouve dans la salle de bain de cette même chambre d'hôtel où Mungiu joue habilement du champ/hors-champ pour nous offrir une vision d'horreur comme j'ai rarement vu dans l'histoire du cinéma. Je vais aussi citer la dernière séquence « on n'en parlera plus » qui laisse comme une empreinte indélébile dans le cerveau de nos personnages.
Il faut également saluer l'esthétique du film dans cette Roumanie fin années 1980. Nous avons de longs plans-séquences pour faire monter la tension, une lumière jaune donnant un grain particulier au long métrage. Le travail sur le son permet de s'attarder aux détails et ajouter cette sensation d'enfermement.
Cristian Mirgiu livre un long métrage remarquable. Bien plus qu'une palme d'or.