Tous les films de Makoto Shinkai que j’ai vus souffrent d’énormes problèmes de narration et pourtant le bonhomme s’acharne à vouloir raconter des histoires alambiquées. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué après tout, malheureusement Shinkai ne parvient pas plus que dans ses autres films à rendre son histoire digeste. A cela s’ajoutent les tics esthétiques agaçants du réalisateur voulant se donner un faux style poétique, comme les décadrages continus qui se focalisent sur des détails du décor. Faute de narration maîtrisée ou de dialogues un minimum élaborés Shinkai en est réduit à tout devoir expliquer en voix off jusqu’à donner l’impression parfois que le film n’est plus qu’une vague illustration imagée d’un texte récité. Pour atténuer ce phénomène Shinkai troque la voix off pour une chanson lors du final quitte à basculer dans le clip musical et à rompre radicalement avec le rythme mollasson qui caractérisait le récit.
Tous ces partis pris artistiques foireux auraient pu être éclipsés par une intrigue forte ou des personnages intéressants mais ces points sont encore plus problématiques que le reste. En filmant ses protagonistes à 20 mètres de distance comme des mannequins dans un décor Shinkai semble de désintéresser complètement d’eux comme si ce n’était pas son sujet, impossible de prendre part aux malheurs des ces héros désincarnés. Il est déjà difficile de rendre intéressantes les amourettes transies de gamines de 13 ans mais la narration ampoulée tourne ça à la mièvrerie démesurée. L’ambition poétique voire philosophique que Shinkai essaie d’insuffler à son récit chaotique laisse au final sur une impression de prétention assez grotesque.