Une bande d'aventuriers braque un entrepôt d'or en Guyane,mais leur hélico est touché et ils doivent continuer à pied à travers une jungle hostile.L'argent ne fait pas le bonheur,et l'or non plus apparemment,tandis que la Nature est plus forte que l'Homme.Voici les précieux et inédits enseignements dont nous gratifie ce film.Produit pour la Gaumont par les frères Altmayer,réalisé par Eric Besnard,qui a écrit le scénario avec Nicolas Boukhrief,"600 kilos d'or pur" devait signer le grand retour du ciné d'aventures exotiques made in France,celui du "Salaire de la peur","100 000 dollars au soleil" ou "Le ruffian".Mais c'est complètement raté.Car le monde a changé,et le cinéma aussi.Et ici,on sombre dans tous les travers de la production actuelle,l'oeuvre étant lourdement lestée de moralisme,de sentimentalisme féminin,et se prenant au sérieux au détriment de l'équipée virile et décontractée qu'on attendait.Donc,les personnages,en dépit de leur cupidité,sont quand même excusables car ils volent plus voleurs qu'eux.En effet,leurs victimes sont des garimpeiros,chercheurs d'or clandestins aux méthodes criminelles,qui sont de plus en cheville avec une grosse compagnie minière extrêmement malhonnête.Du coup,les braqueurs ne sont plus des salopards sans foi ni loi,mais de sympathiques artisans du flingue et de l'explosif.D'autre part,ils embarquent avec eux une femme qui va bien les emmerder et pourrir leur opération car elle veut absolument sauver une jeune indigène enceinte.En l'emmenant avec eux,oui,alors qu'ils ont tous les mafieux et mercenaires du coin à leurs trousses.Eric Besnard réussit fort bien la partie esthétique de son film.Une belle image aux couleurs qui claquent,une utilisation optimale de magnifiques décors sauvages,il y a de quoi flatter l'oeil.Et tous les ingrédients du film de jungle classique sont au rendez-vous.Un soleil de plomb,des pluies tropicales diluviennes,une végétation luxuriante,un fleuve aux eaux saumâtres,des crocos,des serpents,des insectes agressifs,des plantes urticantes,on n'a rien oublié.A part peut-être d'écrire un scénario,car l'histoire se traîne lamentablement,de longues marches en conversations vaseuses.Les scènes d'action sont rares et horriblement foirées,et l'on s'ennuie ferme à suivre le parcours pénible de personnages idiots,surtout que les dialogues sont mal écrits,on n'est pas chez Audiard,et qu'ils sont en outre souvent couverts par la musique ou les bruits de fond,ce qui rend la prise de son aléatoire.Ce qui enterre définitivement le truc est son aspect donneur de leçons gnangnans,développé à partir du personnage féminin,une véritable chieuse qui confirme s'il en était besoin que convier une fille à ce genre de raid est une très mauvaise idée.Cette connasse d'Audrey Dana va donc tout gâcher en imposant sa petite protégée,et tout le groupe sera massacré à cause d'elle,qui va miraculeusement s'en sortir avec la guyanaise,et le bébé bien sûr,car pour que ça soit encore plus "bouleversifiant",le nourrisson va naître durant le périple,tant qu'on y est.Il faut dire que la jeune amazonienne aura son utilité pendant le voyage,car elle connait tout de la forêt,les plantes et leurs effets,les animaux et leurs dangers,et surtout les gentils habitants des lieux,de sages tribus primitives observant avec consternation ces occidentaux enfiévrés se débattant pour des chimères et qui aideront les nanas en combattant les vilains,ce dont ils seront récompensés à la fin,quand les gonzesses leur offriront la cargaison d'or,alors qu'ils sont censés être au-dessus de ces contingences matérielles.Sinon,Clovis Cornillac,en Lino Ventura du pauvre, a l'air d'un abruti,pour pas changer,et seuls Patrick Chesnais et Bruno Solo,de vrais comédiens ceux-là,parviennent à exister malgré la faiblesse des personnages vides et caricaturaux qu'ils incarnent.Au passage,on a le plaisir de revoir ce vieux bonze de Gérard Klein,qu'on croyait à la retraite depuis longtemps.