S'appuyant sur une culture éclectique et populaire, à l'opposé de son image élitiste, François Ozon n'hésite pas à ressusciter des auteurs du théâtre de boulevard. Ainsi, avant d'adapter la pièce de Barillet et Grédy pour "Potiche", le cinéaste français remettait au goût du jour celle de Robert Thomas, pour en faire une déclaration d'amour aux actrices et au cinéma.
Ozon rassemble dans ce projet la fine fleur des comédiennes françaises, pour un exercice de style kitsch et coloré, au sein duquel l'intrigue policière est surtout prétexte à une comédie de moeurs vacharde, entrecoupée de séquences musicales inégales mais souvent plaisantes (Emmanuelle Béart reprenant frénétiquement "A pile ou face" de Corynne Charby, ça reste jouissif).
Problème : le concept tourne rapidement en rond, avec un net coup de mou en milieu de bobine.
"Huit femmes" reste toutefois agréable dans l'ensemble, avec quelques jolies scènes, de l'humour, et puis ce n'est pas assez long pour avoir le temps de susciter un véritable ennui.
Parmi la galerie d'actrices prestigieuses (Deneuve, Huppert, Darrieux, Ardant...), ma préférence va à Virginie Ledoyen, divine dans sa robe rose portée à même la peau. Quant à Ludivine Sagnier, elle se montre mutine et rigolote avec sa coupe de cheveux improbable qui lui fait paraître 13 ans.