Ennui ferme
Désolé, Albert, mais quand tu fais des films, on a tendance à être impitoyable avec toi ; pour une raison très simple, c’est que tu as du talent et des idées. Un pitch comme le tien, une bande...
le 23 oct. 2013
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Dupontel est un personnage à lui seul, une boule d'énergie cherchant comment l' employer. Il fonce, se moquant du qu'en dira-t-on, en ne détestant pas chercher à choquer le bourgeois.
D'un certaine manière il est à la fois ringard et enfantin, empli de bons sentiments et traversé de pulsions destructrices, l'humour chez lui est un exutoire, insufflant cette force vitale qui fait défaut aux comédies formatées, et at last but not least il a de l' ambition le mec: il veut imiter le seul modèle à ses yeux, Chaplin, en jouant l'homme orchestre derrière la plupart des composants du film; ici il a particulièrement soigné la réalisation visuelle, entre intro virevoltante , et cadrages décentrés, de travers, avec une profondeur de champ devenue inhabituelle dans la production actuelle. Les couleurs sont particulièrement chiadées.
On ne peut lui ôter une vraie réflexion sur l'image et sa place dans notre société actuelle, comme on dirait à un élève qu'on a noté ses efforts même s'il y a des maladresses.
On lit dans ce film toutes les intentions de son auteur presqu'avant même de les avoir vus, et à l'inverse la façon de faire de notre bon Albert ne lasse pas de nous surprendre: il ose mettre sur l'écran ce que d'autres considéreraient comme des délires ne devant pas sortir des limites de leur crâne. Pour ça je dis chapeau.
Sait-il pour autant s'arrêter? Faire le tri. Certes non, bien qu'il ait fait un effort, début de la maturité artistique?
Et puis, à l'image de son Créateur , à trop vouloir en faire, le film s'essouffle. Une fois atteint l' acmé, le noeud gordien, le summum de l' improbable qu'il cherchait comme le Graal, notre bon Albert se dégonfle, ne sait plus comment sortir du merdier dans lequel il s'est mis, le rire perd de son tonus.
Le coup de génie côtoie la côte de beauf, on avale tout, en restant un peu sur sa fin...
PS: comment dire que foule de comédies françaises ou étrangères sont terriblement fadasses face à ce côte du Rhône bien corsé et goûteux assemblé par ce sacré Albert, allez mon gars continue!
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Créée
le 22 nov. 2013
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3 commentaires
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