À l'origine prévue pour être adaptée par Stanley Kubrick, la nouvelle "Supertoys" de Brian Aldiss a finalement échouée dans les mains de son ami Steven Spielberg, plus apte selon Kubrick à mettre en images conte fantastique futuriste. A.I. est avant tout un des rares films écrits par Spielberg lui-même, même s'il est basé sur une ébauche de scénario confectionné par Kubrick, ce qui fait du long-métrage l'œuvre de deux metteurs en scène.


Calqué sur l'histoire fantasque de Pinocchio, A.I. est donc scindé en plusieurs parties : la naissance de David, robot-enfant unique doté de sentiments, son périple pour trouver la Fée Bleue qui le transformera en un vrai petit garçon, et l'épilogue de sa mésaventure. La première partie nous entraine dans un monde futuriste au final très proche où notre jeune héros s'adapte difficilement à un nouvel univers : la vie de famille. La suite l'emmène dans un monde violent et sans pitié, un monde où ses semblables sont traqués et rejetés comme des parias.


L'occasion pour Spielberg de mettre en avant son goût prononcé les effets spéciaux multiples où androïdes à demi-massacrés et décors colorés se rejoignent dans un festival d'images de synthèses alliant originalité et mauvais goût. Plutôt longuet, le film s'éternise sur une fin dramatique et Spielberg retombe hélas dans un sentimentalisme raté en dévoilant un épilogue ennuyeux et sans intérêt réel (l'apparition de ces extra-terrestres numériquement hideux aurait d'ailleurs pu être évitée).


Indéniablement inégal, A.I. n'en reste pas moins une œuvre de science-fiction magnifique, autant visuellement que dans son fond dramatique et poétique où de nombreuses questions subsistent : entre un être humain cruel et un robot doté de sentiments, qui est le plus humain des deux ? Brillamment interprété par Haley Joel Osment (la révélation de Sixième Sens), l'androïde David va tenter inconsciemment de découvrir la réponse à cette question et parcourir le temps pour se découvrir lui-même. L'œuvre de Kubrick et de Spielberg restera donc à jamais un film en quelque sorte inachevé mais indéniablement gravé dans nos esprits.

Créée

le 20 avr. 2019

Critique lue 139 fois

Critique lue 139 fois

D'autres avis sur A.I. Intelligence Artificielle

A.I. Intelligence Artificielle
Sergent_Pepper
6

Les imparfaits du futur.

Pour conclure mon cycle sur Kubrick, j’ai voulu revoir ce film qui fut un de ses projets et qu’il confia à Spielberg. Autant le dire d’emblée, A.I. est clairement un film signé du disciple. Même si...

le 11 juil. 2014

61 j'aime

1

A.I. Intelligence Artificielle
Velvetman
9

Ex Machina

Décrié par beaucoup, A.I. est l’un des plus beaux moments de cinéma qu’a pu nous offrir Steven Spielberg. Suivant le pas d’un jeune robot en quête d’amour, le cinéaste mêle son aura populaire...

le 15 mars 2018

41 j'aime

1

A.I. Intelligence Artificielle
Khaali
1

Critique de A.I. Intelligence Artificielle par Khaali

Quelque part au fond de mon cerveau, quelque part dans un coin reculé où je ne vais heureusement presque jamais, quelque part il y a comme un nuage sombre. Un souvenir qui ne s'efface pas, souvenir...

le 11 oct. 2010

38 j'aime

10

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10