Une fiction sanguinolente
A touch of sin tient une place particulière dans la filmographie de Zhang-Ke.
Contrairement à la majorité de ses oeuvres, celle-ci est une fiction violente assumée.
Qui pourrait presque faire du cinéaste un Tarantino chinois.
Zhang-Ke à la manœuvre
Pour autant, on retrouve ce qui fait le sel de ses films :
- des décors et des scènes de vie du quotidien des Chinois. Cet aspect réaliste lui confère un versant documentaire relativement instructif pour ceux qui souhaitent découvrir (un peu) la Chine ;
- une confrontation entre le collectivisme de la société et la trajectoire individuelle des protagonistes.
Fiction et documentaire à la fois
On ressort du visionnage de A touch of sin avec l'impression d'avoir vu un reportage :
- la société est gangrénée par les petites mafias, la corruption et les petits arrangements,
- une famille fait ses comptes pour se dépatouiller dans sa misère,
- les panoramas des cités urbaines feraient passer nos banlieues pour des jardins d'Eden,
- les communautés oscillent entre modernité (le revolver) et tradition (les feux d'artifices)...
Le parti-pris d'un artiste
A touch of sin est aussi un espace de temps et de lieu structuré en 4 parties très différentes pour autant de trajectoires entre-mêlées :
- une entrée en matière violente, tragédie de la ruralité,
- un second temps plus lent nous présentant la misère économique du peuple,
- un troisième épisode avec l'inévitable Zhao-Tao dans un drame plus intimiste,
- un ultime quart dédié aux travailleurs d'un monde où tout est consumérisé, même la personne.
C'est ce fil rouge qui nous livre le propos (non censuré) du film de Zhang-Ke.
La violence réelle ne dit pas toujours son nom.
Des Chinois entrent en lutte contre des oppressions tant économiques, sociales que sociétales.