Si l’univers initié par Stan Lee et Jack Kirby est riche, l’efficacité de son exploitation cinématographique force le respect. Marvel égraine ses sorties depuis 2008 et le public suit. Le marketing est redoutablement efficace : à chaque héros sa cible. À Spiderman les adolescents, à Deadpool et au Punisher la baston, aux Gardiens de la galaxie le space opéra, à Iron Man les cyniques tous puissants, à Thor les ombrageux nordiques…
Ant-Man reprend les fondamentaux du cinéma bienpensant américain : une ode à la famille, fut-elle recomposée, à la rédemption, au passage des générations et aux valeurs altruistes. D’accord, mais que lui donner en plus ? L’homme de la trilogie Cornetto, Edgar Wright, proposa d’en faire un film de potes. S’il quittera l’aventure, Ant-Man conserve, autour de Michael Peña, un trio de bras cassés aux répliques jubilatoires. Paul Rudd est un brave gars, qui a tout foiré. Michael Douglas, qui vieillit bien, en tirera un héros.
La première partie est un peu longue, Marvel investit sur l’avenir. La suite est plaisante. L’homme fourmi joue effectivement avec les insectes et les dimensions. La réalisation de Peyton Reed est dynamique. Les transitions entre le grand et le tout petit héros sont réussies. Le méchant manque d’intérêt, il mourra sans laisser de regret. Un mot sur la ravissante Evangeline Lilly, qui nous ferait presque oublier Tauriel. Vivement l’opus 2, où elle endossera la tenue jaune de Guêpe.