Elle commençait si bien cette « City of Life and Death », et pourtant, c'est en définitive presque de la déception que j'ai ressenti en sortant de la salle. Le film n'a pourtant pas beaucoup de défauts, il n'en a même qu'un seul, mais pas des moindres : il est long, beaucoup trop long. Au point qu'au bout d'une heure et demie, on finit par s'ennuyer terriblement devant un récit ne semblant plus trop savoir quoi dire ni raconter, comme si Chuan Lu avait déjà proposé tout ce qu'il souhaitait auparavant et nous imposait ces 45 interminables dernières minutes juste histoire de faire durer son film deux bonnes heures comme tout bon film de guerre qui se respecte, idée ô combien aberrante faut-il le préciser, même si j'espère (tout de même!) que le réalisateur avait quelque chose d'autre en tête pour nous offrir une telle punition, car sinon c'est plus qu'impardonnable (déjà que là...). Et pourtant, comme j'ai pu vous l'écrire il est loin, très loin d'être déshonorant, ce film chinois courageux et d'une beauté visuelle à couper le souffle (le noir et blanc est digne des plus grands directeurs de la photo), l'un des tout premiers qui plus est à aborder un sujet aussi douloureux que le massacre de Nankin. D'autant que tout ceci est fait sans jamais user du pathos, réussissant au contraire toujours à garder une certaine retenue, le tout soutenu par des prestations d'acteurs à la sobriété exemplaire, incarnant des personnages toujours crédibles et même assez émouvants parfois. Bref, difficile de se montrer véritablement critique à l'égard d'une œuvre disposant clairement de très belles qualités cinématographiques, mais difficile également de ne pas avoir de regrets quant à cette dernière partie nous laissant en définitive une impression assez mitigée. Et c'est bien dommage...