Entre pornographie, érotisme, comédie musicale et burlesque, chacun y trouvera le sens qu'il souhaite. Pourvu qu'il voit en conscience La saveur de la pastèque...
1. Parce que le film est plus proche de la pornographie que de l'érotisme. Un film qui traite donc du versant amateur de ce cinéma licencieux comme sujet connexe. Et qui ne se prive pas de mettre en scène toutes les pratiques du genre. En théorie, la pastèque y est une métaphore (le vagin) ; dans les faits, la production est pour le moins misogyne et aguicheuse, à l'image de l'affiche du film.
2. Parce que je l'ai vu pour m'ouvrir à la culture chinoise. Nous sommes ici à Taiwan, donc bien loin de la Chine continentale, que ce soit du cinéma de Hong Kong ou des nouveaux réalisateurs des années 2000 qui profitent de la fin de la censure. Ici peu d'aspects culturels intéressants. Si ce n'est quelques photos sur les habitations et donc une certaine déshumanisation. Passons...
Ma liste des meilleurs films chinois
3. Parce que ce film détient une part d'ombre bien supérieure à ce qu'il n'y parait. La pornographie est certes le prétexte à un film aguicheur et potentiellement sexuellement emballant pour les amateurs du genre. Mais on y parle aussi de la tristesse infinie des habitants de Taiwan en des temps de sécheresse des relations humaines et des émotions.
4. Parce que les intermèdes de comédie musicale un peu hors sol (pour qui n'est pas habitué à ses moments d'extravaganges chinoises), certaines situations un brin comiques (un bouchon de bouteille qui se perd dans une caverne humide) et quelques plans de-ceci de-là en font une oeuvre entreprenante. Tout n'est donc pas à jeter même si l'ambition de Ming-Liang devra attendre pour trouver sa pleine réalisation (Days ?)
Pas sûr que tout cela suffise à rendre le film intéressant.
Mais cela permet au moins de ne pas le rendre 100% inintéressant.