A défaut d'être le meilleur des Miyazaki(s), ce Château Ambulant séduit sans peine aucune...
Libre adaptation d’un roman de Diana Wynne Jones, Le Château Ambulant succéda à deux des plus grands succès de Miyazaki : Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro ; faire mieux, ou tout du moins aussi bien, était donc un défi à la pleine mesure du cinéaste japonais, figure éminente de l’animation traditionnelle.
Et l’on peut dire que sur le plan purement technique, il s’agit là d’un énième sans faute, ce long-métrage s’inscrivant dans la lignée des productions Ghibli : visuellement enchanteur, voire époustouflant, on est littéralement emballé par cette subtile alliance de magie à un environnement type steampunk, marque d’un univers émerveillant.
L’ambiance est donc sans surprise des plus captivantes, couplée comme il se doit à une BO très poétique ; pour autant, on tique un peu concernant le scénario, qui à défaut d’être véritablement transcendant nous offre une pléiade de bonnes trouvailles, mais... la narration fait des siennes.
Il subsiste en effet de nombreux points d’intrigue restant étrangement obscurs, et ce quasiment de bout en long du film, le plus parlant en la matière étant l’origine même de la guerre (on ne le comprend pleinement qu’en fin de long-métrage, au gré d’un rebondissement laissant sceptique) ; pour le reste, on pardonne volontiers les petits errements du Château Ambulant, la trame autour du personnage de Hauru s’avérant globalement intéressante, tandis que le périple vécue par Sophie nous réserve son lot de situations inattendues et personnages pour le moins originaux.
La galerie de protagonistes est d’ailleurs des plus plaisantes, Calcifer et consorts étant tous aussi attachants les uns que les autres, tout en incarnant la créativité sans limite de Miyazaki en termes de design ; le plus regrettable au final est de ne pas parvenir à tout saisir du fait d’un récit trop souvent brumeux, heureusement compensé par cette fameuse atmosphère, qui oscille entre tonalités oniriques, épiques ou encore touchantes... car là est au bout du compte la force du long-métrage, à savoir son fort potentiel affectif, et ce tout en subtilité au travers de son personnage principal qu’est l’étonnante et débrouillarde Sophie.
En résumé, bien qu’ayant été pendant un bon moment peu attiré par ce Miyazaki, Le Château Ambulant m’aura surpris en bien de par son intrigue haute en couleur, fourmillants de figures aussi sympathiques que fantastiques ; aussi, bien que ne faisant pas aussi mieux que ses prédécesseurs, voici un film d’animation valant amplement le coup d’œil, uniquement desservi par les écarts d’un fil rouge malgré tout séduisant.