Cette critique ne spoile pas le film Les Garçons Sauvages.
La meilleure manière de décrire Les Garçons Sauvages serait de le comparer à un rêve. Plus au niveau de l'imagerie que de la narration, le film revête un aspect fantasmagorique et psychédélique saisissant. Une des inspirations visuels qui se dégage tout de suite est celle du cinéma muet. Noir et blanc, format se rapprochant du 4:3, multiples surimpressions et lumière douce, on aurait presque l'impression de voir le King Kong de 1933 sous psychotropes tellement c'est réussi.
Le film créer, de plus, un décalage visuel surprenant avec les passages en couleurs, sûrement l'un des plus beaux films que j'ai pu voir depuis longtemps. Se rapprochant par moment du style visuel de Mommy de Xavier Dolan, on regratterait presque que le film ne soit pas entièrement en couleur, si le noir et blanc n'était pas aussi sublime.
Néanmoins, faire un film ce n'est pas seulement faire des belles images. Au niveau des acteurs et actrices, ils sont tous superbes et arrive à vendre les dialogues les plus loufoques que j'ai vu depuis un bout de temps, bien que parfois trop vulgaire pour pas grand chose. Le son, et par extension la musique, sont aussi là pour nous transporter dans cette univers fantastique et accompagne toujours avec brio les visuels du film avec une grande diversité.
Enfin, on peut saluer la réalisation organique du film (je n'aime pas ce terme passe partout mais difficile de mieux décrire le film qu'avec celui-ci). La terre, l'eau et les corps jouent un aspect majeur du film, qui vient parfois s'amuser avec. Inutile de dire que cela renforce, de nouveau, la puissante imagerie du métrage.
Voilà, ça fait peut-être peu mais j'ai presque peur de trop en dire. Si j'avais une dernière chose à dire ce serait, courez voir ce film à sa sortie, n'attendez pas qu'il sorte en DVD ou Blu-Ray (si vous êtes quelqu'un de sage). Ce film mérite d'être vu au cinéma et il faut soutenir une telle production de notre pays, malheureusement trop rare.