Bruno est chirurgien et mène une vie paisible aux côtés de sa femme Sylvie et Jasmine leur fille de 7ans. Du moins, jusqu’au jour où Jasmine sera retrouvée violer & assassiner. Rapidement, la police parvient à arrêter le coupable mais Bruno ne compte pas laisser la justice faire son travail, il a bien l’intention de s’en prendre au pédophile, en lui faisant amèrement regretter de s’en être pris à sa fille. Il va le faire souffrir comme jamais.
Pour son premier long-métrage de cinéma, Daniel Grou (aussi connu sous le pseudonyme de "PodZ") adapte ici le roman éponyme de l’écrivain Patrick Sénécal (ce dernier a d’ailleurs supervisé l’écriture du scénario afin de ne pas dénaturer l’œuvre originelle). Les Sept jours du Talion (2010) est un revenge-movie particulièrement dérangeant. Un rape and revange orchestré par un père de famille dont la fillette vient d’être violée et assassinée. Meurtri, il décide de se venger de la façon la plus brutale et la plus impardonnable qui soit, en kidnappant le meurtrier et en le torturant pendant sept jours. La loi du Talion est un code qui exige que le coupable subisse une punition du même ordre que le tort qu'il a commis. La réciprocité du crime en quelques sorte. Le père de famille décide donc de faire subir les pires souffrances à ce violeur multirécidiviste. Une décision qui confortera certains et d’autres qui trouveront que cette solution est trop radicale et qu’il vaut mieux laisser la justice faire son travail.
Le réalisateur orchestre alors une vengeance des plus insoutenable (tant pour la victime que pour le spectateur). Claude Legault (Les 3 p'tits cochons - 2007) en père de famille, se transforme peu à peu en bourreau, face à Martin Dubreuil qui passe du statut de violeur à victime et qui donne de sa personne. De son côté Rémy Girard incarne l’inspecteur en charge de l’affaire, doit-il être du côté de la victime ou du tortionnaire ? Cet acte est-il pardonnable ? Explicable ? Faut-il faire justice soit même pour se libérer de la douleur de perdre un être cher ?
Daniel Grou choque par ses images et cette violence brute, hyper réaliste et qui risque de déplaire à certains. Mais il faut reconnaître que le film s’avère très convaincant, tant du côté de la mise en scène que du côté des acteurs. L’absence totale de musique, les dialogues au compte-goutte et la justesse des acteurs ne font que renforcer la puissance des images et des actes.
A noter que dans le même style, on retrouve le décevant torture-porn The Tortured (2010) de Robert Lieberman & le brillant thriller Prisoners (2013) de Denis Villeneuve.
(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2021)
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